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La première statue d’une femme noire a été inaugurée à Paris

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
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Il y a des inaugurations et des cérémonies qui marquent plus que d’autres. Pour sûr, celle de la statue représentant Solitude, icône guadeloupéenne s’étant élevée contre le rétablissement de l’esclavage en 1802, en fait partie. Depuis le 10 mai, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, cette sculpture prend place dans le jardin qui porte le nom de Solitude dans le 17e arrondissement. Faisant d’elle la toute première statue représentant une femme noire érigée à Paname.

Cette œuvre entièrement en bronze a été façonnée par l’artiste Didier Audrat. Ce qu’on y voit ? Poing levé, Solitude brandit un parchemin sur lequel est gravé un extrait d’un texte antiesclavagiste de Louis Delgrès, symbolisant son engagement révolutionnaire. Avec son autre main, elle tient son ventre de femme enceinte, rappelant la cruauté de sa mort. Capturée par l’armée napoléonienne, elle n’est pendue que le lendemain de son accouchement. Car, comme l’a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, « son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là ».

Autre initiative lancée dans le cadre des commémorations des 220 ans de l’exécution de Solitude : l’édition par la Poste d’un timbre à son effigie. Illustré par l'artiste Geneviève Marot, le timbre a été réalisé en collab avec l’auteure guadeloupéenne Simone Schwarz-Bart et le musicien Jacques Schwarz-Bart, respectivement veuve et fils d’André Schwarz-Bart, auteur du roman La Mulâtresse Solitude, qui remit la lumière sur cette figure guadeloupéenne il y a de cela cinquante ans.

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