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Une première statue de femme noire devrait enfin voir le jour à Paris

Écrit par
La Rédaction
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Samedi 26 septembre, la maire de Paris Anne Hidalgo a inauguré dans le 17e arrondissement de la capitale le jardin Solitude. Situé sur les pelouses nord de la place du Général Catroux, ce dernier porte le nom (et l'Histoire) tragique d'une figure féminine de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe : Rosalie, dite "la mulatresse Solitude". La statue de cette femme devrait être érigée au même endroit dans quelques mois, à la place d’une autre, celle du général Dumas. En plein débat sur le déboulonnage des statues contestées de colonisateurs et sur la mémoire de l'esclavage, le geste prend une portée toute symbolique.

L'Histoire tragique d'une esclave

Encore trop méconnue des Parisiens, l'Histoire de Rosalie (surnommée, selon le lexique colonisateur de l'époque la "mulâtresse" Solitude) est particulièrement "badante". Née vers 1772 d’une esclave africaine violée par un marin blanc sur le bateau qui la déportait aux Antilles, Rosalie est libérée en 1794, grâce à l’abolition de l’esclavage. Sauf que huit ans plus tard, Napoléon Bonaparte envoie une expédition française rétablir l’esclavage en Guadeloupe... Enceinte de quelques mois, la métisse prend les armes et rejoint les insurgés, lesquels seront vaincus et arrêtés.

Condamnée à mort, les bourreaux attendront que son enfant, "le petit esclave naisse", comme le rappelle sur son site le Comité national pour la mémoire et l'Histoire de l'Esclavage -devenu l'année dernière Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Solitude sera pendue le 29 novembre 1802, au lendemain de son accouchement. Pour ceux et celles que ça intéresse, l'écrivain André Schwarz-Bart lui rend hommage dans son roman La Mulâtresse Solitude

Des statues de femme, à Paris, il y en a déjà pas beaucoup. Parmi le millier d'effigies présentes dans la Ville lumière, on trouve une écrasante majorité d’hommes, y compris de colonisateurs, à l'instar du tristement célèbre Joseph Gallieni... Militaire responsable du massacre du peuple noir Menalamba à Madagascar. Et des statues de femmes noires, jusqu'ici il n'y en avait... aucune. Solitude devient donc la première femme noire à avoir sa statue à Paris.  

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