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Palais de Tokyo
Thu-Van Tran, 'De Vert à Orange – Espèces Exotiques Envahissantes –', 2022. Courtesy de l’artiste & Almine Rech (Paris). Crédit photo : Aurélien Mole

5 œuvres incontournables à voir lors de l’expo “Réclamer la Terre” du Palais de Tokyo

Immersive, perchée ou bruyante... Découvrez 5 œuvres majeures à zieuter absolument en ce moment au Palais de Tokyo.

Écrit par Time Out. En partenariat avec le Palais de Tokyo.
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Présentée jusqu’au 4 septembre, l’expo engagée Réclamer la Terre a fait craquer la rédac qui lui a donné la note parfaite de 5 étoiles. La raison ? Un corpus sans faute et pluridisciplinaire qui donne la parole à une nouvelle génération d’artistes. Zoom sur cinq œuvres coups de cœur à découvrir au fil de la visite.

5 œuvres indispensables

La plus perchée : Yhonnie Scarce - 'Cloud Chamber', 2020
Yhonnie Scarce, 'Shadow creeper', 2022. Courtesy de l’artiste & THIS IS NO FANTASY (Melbourne) © Aurélien Mole

La plus perchée : Yhonnie Scarce - 'Cloud Chamber', 2020

C’est la première œuvre qui nous accueille dans le Palais de Tokyo. Représentant des ignames – légume principal de l’alimentation aborigène – en verre soufflé, l’installation de Yhonnie Scarce, à mi-chemin entre nuage radioactif et chute d’eau, semble s’abattre sur nous comme la pluie sur un personnage de cartoon. Les plus courageux, qui oseront lever la tête sans craindre de se prendre un bout de verre dans la cornée, s’apercevront vite que les gouttes sont inversées, comme si même la flotte ne voulait plus toucher le sol. Un énorme chandelier qui renvoie aux essais nucléaires réalisés en Australie par les Anglais entre 1956 et 1963, ou dans le Sahara par les Français à la même période.

La plus morbide : Abbas Akhavan - 'Study for a Monument', 2013 - en cours
Abbas Akhavan, 'Study for a Monument', 2013. Courtesy de l’artiste, Catriona Jeffries (Vancouver) et The Third Line (Dubaï). Crédit photo : Toni Hafkenscheid

La plus morbide : Abbas Akhavan - 'Study for a Monument', 2013 - en cours

Sorte de monument aux morts 2.0, Study for a Monument est l’œuvre de l’artiste iranien Abbas Akhavan, une création qui n’est que poésie et horizontalité. Si, d’habitude, ce sont les soldats disparus que l’on honore devant de grosses pierres gravées, ici, ce sont les plantes ravagées par la guerre que l’on pleure. Direction l’Irak qui, à travers les multiples conflits qu’il a subis, a aussi perdu une grosse part de sa flore. Comme dans un linceul, un ensemble de sculptures de fleurs et autres tiges en bronze est disposé au sol, sur un drap blanc, à la manière d’indices soigneusement classés. Des fragments de métal sont dispersés autour, rappelant les éclats d’obus ou de balles. Quand Roméo et Juliette rencontre NCIS.

La plus bruyante : Megan Cope - 'Untitled (Death Song)', 2020
Megan Cope, 'Untitled (Death Song)', 2020. Remerciement : Hoshio Shinohara Courtesy de l’artiste & Milani Gallery (Brisbane). Crédit photo : Aurélien Mol

La plus bruyante : Megan Cope - 'Untitled (Death Song)', 2020

Si la flore souffre de la bêtise humaine, la faune ne se porte malheureusement pas mieux. Créée en 2020 pour la Biennale d’Adélaïde par l’artiste australienne Megan Cope, Untitled (Death Song) nous confronte au chant – plus proche du gémissement agonisant que de The Voice – de l’œdicnème bridé, oiseau dont l’espèce est menacée dans plusieurs régions du continent.  

Déchirant, ce chant est ici une métaphore d’un cri de désespoir poussé par la planète qui, soyons honnêtes, ne se porte pas super bien. Composée de cinq instruments faits maison à partir d’équipements miniers, industriels et naturels, l’œuvre s’active sous les mains de musiciens qui viennent enchanter nos oreilles ponctuellement. Si ça fait un peu mal au crâne, c’est aussi l’une des œuvres les plus impactantes de l’expo. 

La plus immersive : Tabita Rezaire x Yussef Agbo-Ola - 'Nono : Soil Temple', 2022
Tabita Rezaire, 'Peaceful Warrior', 2015, Vidéo HD, 5’39’’. Courtesy de l’artiste et Goodman Gallery, Johannesburg /Cape Town/Londres

La plus immersive : Tabita Rezaire x Yussef Agbo-Ola - 'Nono : Soil Temple', 2022

L’installation architecturale Nono : Soil Temple résulte de l’association de l’artiste guyanaise Tabita Rezaire et de l’architecte basé à Londres Yussef Agbo-Ola, qui ont imaginé une structure en collaboration avec les célébrissimes Serpentine Galleries. Le petit pavillon squatte le Palais de Tokyo et transforme le spot du 16e en un espace sacré. De la lumière filtrée par des tentures rouges à l’ambiance sonore immersive, tout est fait pour nous plonger dans un délire méditatif et nous faire communiquer avec la nature, alors qu’on se trouve dans un musée bétonné et ultra-contemporain. On y invoque le pouvoir de guérison du sol en se couvrant de terre, on y chante, on y danse et on y récite des prières. Petit conseil : évitez de porter du blanc si vous voulez tenter l’expérience.

La plus parce-que-je-le-vaux-bien : Solange Pessoa - 'Catedral', 1990-2003
Solange Pessoa, 'Cathedral, 1990-2003'. Courtesy de l’artiste & Mendes Wood DM (Bruxelles, New York, São Paulo). Crédit photo : Aurélien Mole

La plus parce-que-je-le-vaux-bien : Solange Pessoa - 'Catedral', 1990-2003

On vous a gardé le meilleur pour la fin parce que cette œuvre est particulièrement incroyable. Imaginée par l’artiste brésilienne Solange Pessoa, Catedral est une sorte de grand ruban qui surprend aussi bien par sa taille que par son matériau, pour le moins étonnant… Exit la peinture et l’argile, Solange Pessoa, elle, opte pour un immense tissage de… ses cheveux. Son installation organique, mêlant cheveux et cuir, est bourrée d’énergie et renvoie à une démarche animiste. Pour elle, chaque élément est porteur d’une force. C’est une invitation à l’éveil spirituel, à un trip limite chamanique. Mais la force de cette œuvre ne réside pas que dans sa conception plastique. Malgré son format XXL, Catedral surprend surtout par sa sobriété. Entourée d’installations politiques, l’œuvre de Solange Pessoa constitue finalement la pause dans le temps dont on avait désespérément besoin.

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