Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche
Nouveau Festival
Sophie Calle, 'Que voyez-vous ? Le concert. Vermeer', 2013 / Courtesy de l’artiste et Galerie Perrotin / Photo : Sophie Calle/ADAGP

Amnésie d'art contemporain au Nouveau Festival 2014

Beaubourg propose une exposition articulée autour de l'oubli, jusqu'au 10 mars

Publicité


L'oubli. C'est lui qui se doit de cimenter les œuvres réunies à l'occasion de ce cinquième (pas si) Nouveau Festival du Centre Pompidou. Une promesse difficile à tenir, même si dans l'ensemble, les propositions (photos, installations, vidéos, peinture, dessin...) que l'on côtoie dans l'étroit dédale de la Galerie Sud et de l'Espace 315 souffrent bien d'une forme d'amnésie, évoquant l'absence, le vide, l'effacement. Gommés, les visages des présidents du mont Rushmore tel que l'a imaginé Matthew Buckingham : lissé par la corrosion en l'an 502 002. Eclipsé, le soleil, dans une série de dessins réalisés par des astronomes au fil des siècles, et minutieusement retravaillés par Dario Robleto. Disparus, les biens spoliés par les nazis dans les inventaires de familles juives autrichiennes, repensés par Arno Gisinger. Envolé, le tableau de Vermeer dérobé au musée Gardner de Boston en 1990, laissant derrière lui un cadre vacant, que Sophie Calle a demandé à des observateurs de décrire.

Pas de doute, l'oubli est bien là, palpable. Et ses trous de mémoire traversent bon nombre d'œuvres captivantes, au fil d'un parcours qui attire les foules (c'est le prix à payer pour la gratuité) et accueille des danseurs qui courent, sautillent et se désapent au beau milieu de tout ça. Mais la thématique, solennelle, ostentatoire, présage une unité et une harmonie qu'elle peine à consolider. Le sujet s'avère vaste, malléable, flou ; il alimente finalement un accrochage décousu. Alors, pour rendre la chose accessible, les commissaires ont choisi de soigneusement élucider chaque démarche, chaque pièce, dans des textes qui accompagnent les œuvres. Ce qui, à défaut d'alléger l'ensemble, rend l'expérience laborieuse car oui, en effet, il faut lire, s'investir, réfléchir, pour déchiffrer la plupart des créations. Pour un festival qui se veut abordable et dynamique, le résultat est finalement un peu lourd, pour ne pas dire hermétique. Pas dépourvu d'intérêt, mais un poil tarabiscoté à notre goût.

• Pratique

> Où ? Au Centre Pompidou, place Georges Pompidou, 4e.

> Quand ? Tous les jours sauf le mardi de 11h à 21h.

> Entrée libre.

• Et pour les spectacles vivants, voir notre dossier :

  Que voir au Nouveau Festival ?

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité