Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Anthony Goicolea

  • Art, Dessin
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Publicité

Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Les photos d’Anthony Goicolea racontent toujours des histoires de mecs. Des histoires de rites étranges dans des campagnes sombres, d’adolescents en uniformes, de cérémonies initiatiques, de masculinité… A ses débuts, l’artiste américano-cubain se mettait lui-même en scène pour soulever ces questions d’identité et de « genre ». Tantôt paré de costumes victoriens, tantôt déguisé en figure mythique, il se démultipliait dans ses montages photo – comme une sorte de Cindy Sherman, version mâle métrosexuel aux cheveux brushés, issu d’un autre temps. Aujourd’hui, Goicolea travaille davantage avec des modèles, imaginant des mises en scènes déstabilisantes, aux vagues accents cinématographiques. Des hommes en costards immaculés paumés dans des forêts profondes, des hordes de chiens s’attaquant à des carcasses sanglantes dispersées dans la neige, des créatures hybrides soigneusement dessinées à l’encre et au graphite... Dans cet univers pastoral « rétro », l’artifice domine toujours : on se croirait presque au XIXe siècle, si ce n’était pour cette théâtralité, omniprésente, qui fait basculer les images dans le domaine du symbolique.

Anthony Goicolea nous met face à des scènes ambigües, parfois dignes d'une pub de fringues pour hommes featuring des mannequins en mal de nature, parfois proches d'une espèce de Cercle des poètes disparus, grave et solennel. L'ensemble, sorte de parabole mystique amputée de sa narration, peut paraître lisse à première vue. Mais il suffit de regarder ces images avec insistance pour sentir que quelque chose de dérangeant, d'insidieux et d'allégorique flotte toujours parmi elles. Les photos de Goicolea ne semblent pas tant s'exposer à la galerie Particulière que hanter les lieux, comme autant de prisonnières d’un monde incertain, bizarrement séduisant. Peut-être le monde imaginaire d’un homme-enfant, nostalgique d’une époque qu’il n’a jamais connue mais qu’il s’acharne à rejouer, follement, encore et encore.

Infos

Adresse
Prix
Entrée libre
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi