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Anticorps : l’expo ultramoderne et épidermique du Palais de Tokyo

Distanciation sociale et expression corporelle, un match so 2020 ? Une question que s’est posée l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo à travers une expo ultramoderne explorant les notions de corps, de maladie ou encore d’intimité. A voir en ligne.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard
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À moins que vous ayez passé les dix derniers mois enfermés dans une grotte dans le fin fond du Vaucluse, votre monde a forcément été chamboulé par ce foutu virus au nom houblonné. Obligé de fermer ses portes comme bon nombre de musée et centres d'art, le Palais de Tokyo a décidé de consacrer sa nouvelle expo aux nouvelles relations que nous entretenons ensemble à l'ère de la distanciation sociale. Une expo géniale qui se mate désormais en ligne. Et bonne nouvelle : c’est gratuit !

Et si les infos nous martèlent de « monde de demain », l’art n’échappe pas non plus à ce tournant étrange, entre maladie et besoin de vivre. Aujourd’hui, lorsque l’on regarde le classique Baiser de Rodin (1882), on n’a plus qu’une envie : décoller les deux amants et leur faire porter un masque. La faute à un contexte sanitaire inédit qui conditionne corps et rapports. Loin des rétrospectives nostalgiques, l’expo Anticorps, née pendant le confinement, brille par sa modernité et son choix curatorial et explore ces nouvelles questions auxquelles on ne sait toujours pas répondre. La crise sanitaire marquerait-elle le tournant tant attendu de l’art contemporain ?

Réunissant une vingtaine d’artistes répartis en quatre espaces immersifs, Anticorps joue sur les mots et propose un format biennal, au sein duquel certains artistes interviennent plusieurs fois. On y explore les notions d’intimité avec les peintures figuratives de Xinyi Cheng ou l’œuvre Abstracted / Family de Koki Tanaka, questionnant la sphère familiale sauce confinement. Inspirée par la philosophe cyberféministe Donna Haraway, la notion du corps prétendument épidermique est elle aussi déclinée à travers les enveloppes virtuelles de Kate Cooper, quand la série The Womb de Tala Madani soumet un fœtus innocent à la violence du monde.

Comment parler d’épidémie sans mentionner l’immunité ? Renvoyant au désormais célèbre « Nous sommes en guerre ! » de Macron, les œuvres de Nile Koetting questionnent la « démilitarisation » de l’immunité. Enfin, les installations d’A.K. Burns ou de Tarek Lakhrissi mettent en lumière le soulèvement et le sentiment d’injustice que nous vivons tous en ce moment face au caractère inégalitaire de la crise sanitaire. Un programme pas très fun, mais on ne peut plus actuel. Bravo !

Où ? Au 13 avenue du Président-Wilson, 75116 Paris
Quand ? Jusqu'au 3 janvier 2021. Fermé actuellement mais disponible en ligne.
Combien ? Gratuit, sur le site internet dédié.


 

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