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Chagall, Soulages, Benzaken... Le Vitrail contemporain

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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Paradoxalement, c'est « grâce » aux ravages de la Seconde Guerre mondiale que le vitrail va trouver un nouvel élan. Jusque-là engoncé dans des codes religieux stricts, cet art ancestral donnait plutôt l'impression d'être tombé en désuétude et de n'intéresser que les vieilles bigotes. Mais lorsqu'en 1945 il faut reconstruire, réparer, restaurer, raccommoder toutes ces fragiles fenêtres qui ont subi de plein fouet le feu des combats, les commandes se multiplient. Rouault, Chagall, Braque ou Matisse redonnent vie à ces verrières colorées, suivis de près par toute une génération qui, dans le sillage du Corbusier notamment, remet le vitrail au cœur de l'architecture, le détachant même parfois des lieux de culte pour l'intégrer dans des espaces laïques.

Sous l’impulsion de ces artistes modernes, le vitrail s'émancipe de sa tradition décorative, figurative ou symbolique. Plutôt que de mettre en scène la Bible, ils vont tâcher de créer une atmosphère, un environnement propice au recueillement et à la contemplation, faisant du coup appel à l'abstraction (il est intéressant de souligner au passage que cette intrusion va être l'un des vecteurs qui va familiariser le grand public, au début assez réticent, à l'art contemporain). Et si aujourd'hui, des artistes ont opéré un retour réussi vers le figuratif (Gérard Garouste, Jean-Michel Alberola), cette tendance à l'abstraction, associée aux évolutions technologiques, aura profondément renouvelé l'art du vitrail – on pense notamment à l'Américain Robert Morris et ses étonnants vitraux aux formes aquatiques.

Toute la difficulté de l'exposition tenait à l'absence d’œuvres : évidemment, les vitraux en question sont restés chez eux et n'ont pas été descellés pour l'occasion. Mais grâce à des répliques et à des panneaux d'essais habilement éclairés, complétés par des dessins préparatoires, des documentaires et une riche banque de photos (sans oublier le parcours ludique pour les plus jeunes), la Cité de l'architecture parvient quand même à aborder tous les angles – ou presque – du sujet. Des magnifiques paysages violets de Chagall aux émouvantes empreintes digitales de Sarkis, sans oublier les monochromes de Soulages, le parcours esquisse un bel aperçu de la création contemporaine dans ce domaine. Et rappelle l'essence même de cet art subtil qui joue à domestiquer la lumière pour mieux éblouir le regard.

Tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h ; nocturne le jeudi jusqu'à 21h.

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Adresse
Prix
De 3 à 5 €
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