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David Lynch, 'Small Stories'

  • Art, Photographie
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Time Out dit

Parfois, quand on excelle dans un domaine, mieux vaut s’en satisfaire. Même quand on est David Lynch. Le côté touche-à-tout du cinéaste américain ne lui a pas toujours réussi : on pense à cette bouteille de champagne gothique dessinée pour Dom Pérignon, à ces déconcertantes peintures sur porcelaine (oui, des peintures sur porcelaine) réalisées pour Bernardaud, à ces morceaux d'électro et de blues, vite oubliés. Sans mentionner les vitrines créées pour les Galeries Lafayette en 2009 et les tableaux, façon ex-étudiant des Beaux-Arts torturé, exposés à la Fondation Cartier en 2007. C’est de notoriété publique : depuis l'échec d''Inland Empire' en 2006, Lynch s'éparpille, s'essaie à tout. A tout, sauf au cinéma. Chose qui s'avère souvent casse-gueule – voilà pourquoi on a préféré rester prudents en apprenant que la Maison européenne de la photographie consacrait une exposition au réalisateur de 'Blue Velvet' et 'Mulholland Drive'. Et on a bien fait.

Alors oui, la quarantaine de photos que Lynch révèle à la MEP renvoient à son univers étrange et surréalisant, peuplé de créatures difformes, de lieux obscurs et d’énigmes visuelles destinées à plonger le regard dans d’irrésolubles doutes. C’est déjà ça. Un poireau qui regarde par la fenêtre, une poupée armée d’un flingue, des portraits lunaires empreints de mystère, une mouche géante qui butine dans un salon… Ces « petites histoires » noyées dans un noir et blanc étouffant ne sont pas complètement divorcées du cinéma de l’Américain, période ‘Elephant Man’ et ‘Eraserhead’. Même la facture grossière des tirages, volontairement pixellisés à outrance, relève d’un parti pris qui n’est pas sans rappeler certaines séquences de rêves grésillantes de 'Twin Peaks'. Mais ces échos diffus et grotesques à l’univers cinématographique de Lynch suffisent-ils à faire de ‘Small Stories’ une exposition digne du talent de son auteur ? Non. On en sort perplexe, déçu, avec une seule envie : se caler devant un bon vieux ‘Sailor et Lula’. Histoire de rendre à César ce qui est à César.






> Horaires : du mercredi au dimanche de 11h à 19h45.

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De 4,50 à 8 €
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