Galerie Martel

Chris Ware, Blutch, Lorenzo Mattotti, Robert Crumb…Un coup d’œil à la liste des invités suffit pour situer la galerie Martel dans le paysage artistique parisien. En privilégiant le gratin de la BD indépendante, cet espace niché dans le Faubourg Saint-Denis, à l’écart des ruches de galeries du Marais ou de Belleville, se positionne volontiers en marge des grandes tendances du marché de l’art contemporain. Ici, pas d’installations conceptuelles ni de peintures monochromes ni d’animaux trempés dans le formol pour consommation programmée par les requins de la FIAC : seuls les arts graphiques, dans ce qu’ils ont de plus pointu, sont les bienvenus. Depuis la création de la galerie en 2008, c’est tout un éventail d’expressions plus libres et plus inattendues les unes qui les autres qui s’échappent du papier (des éditions du Frémok, de l’Assocation, de Cornélius…) pour s’accrocher aux murs. Un écrin rare pour découvrir les univers d’auteurs comme Eric Lambé, Charles Burns ou Roland Topor, libérés du format livre. Avec son lot de désavantages : les expositions sont souvent cantonnées à des présentations de planches, sans réel effort d’accrochage, de mise en perspective ou d’adaptation des œuvres aux possibilités de la galerie.