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Hervé Di Rosa et les arts modestes - Plus jamais seul

  • Art, Art contemporain
  • 5 sur 5 étoiles
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Le peintre touche-à-tout dévoile ses collections d’art modeste à la Maison Rouge. La plus grande rétrospective de l’artiste depuis 1988.

Artiste phare des années 1980, époque à laquelle il donnait la réplique (avec l’accent du sud) à l’art contemporain conceptuel et minimaliste au travers de la Figuration Libre, Hervé Di Rosa ne s’est depuis jamais arrêté de créer et de collectionner. Figurines, totems, gadgets et autres petites voitures sont les ferments de ses travaux réalisés avec les techniques artisanales les plus variées. C’est donc en une généreuse embrassade que ses œuvres et collections « modestes » sont visibles en ce moment à la Maison Rouge.

Embarquement immédiat pour « Dirosaland »

L’exposition parvient sans efforts apparents à transporter le visiteur dans un monde semblable au sien mais qui le surprend toujours. Et ce, en soulignant le continuum entre les objets de l’artiste accumulateur et ses propres créations… Sans que l’on n’ait jamais à se pencher sur des écriteaux ou à se débarrasser de nos références extra-artistiques !

Ile au(x) trésor(s)

La « péninsule des collections modestes » se profile ici comme un cabinet de curiosités, épuré ou luxuriant, mise en abyme du MIAM (Musée International des Arts Modestes de Sète) sous la forme d’extraits d’expositions passées dans une salle qui lui est entièrement consacrée – mais toujours en opérant un parallèle déhiérarchisé entre l’œuvre et le bibelot.

En ce sens, si les sculptures, couvercles de calebasses, peintures, paravents et dessins à l’encre de Chine réalisés par Hervé Di Rosa s’emparent de notre imaginaire différemment des objets qu’il a rassemblés, c’est qu’ils tissent un récit peuplé de personnages reconnaissables. Tantôt grotesques, tantôt graves, ils rappellent les comics de super-héros seulement parce qu’ils viennent au secours de réalités triviales qui nous touchent.

Epopée pour tous, tous pour un 

Aussi, l’approche technique artisanale et celle, ancestrale, de la peinture, auxquelles s’est dédié Hervé Di Rosa, nous familiarisent avec sa cosmogonie. A l’heure des cyborgs, des OVNI et des starboys, la partie « merch » muséifiée et la scénographie englobante de ‘La Rue des pauvres’ semblent s’adresser à nous. La forme nous parle. De l’œuvre semble se dégager le discours même de l’artiste. Celui par lequel, grâce notamment à sa géographie itinérante du Cameroun à Israël, en passant par Lisbonne et Miami, on apprend que savoir-faire et humilité savent dialoguer avec spontanéité.

A l’instar des ‘120 éléments indissociables’, les pièces de l’exposition forment un tout organique (rhizomatique ?) qui exigerait sa propre définition de l’œuvre totale. Comme une planète où le visiteur s’invite parce qu’il se sait le bienvenu, et d’où il repart l’esprit agité par une foule de couleurs et de textures, de contes et de territoires inattendus – 'plus jamais seul', lui non plus.

>> A voir aussi : notre rencontre avec Hervé Di Rosa

Cette exposition fait partie de notre sélection des meilleures expositions à Paris

Écrit par
Lola Levent

Infos

Site Web de l'événement
www.lamaisonrouge.org
Adresse
Prix
10 €
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