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La Photographie en France 1950-2000

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Time Out dit

Ca arrive à tout le monde, les bonnes intentions ne donnent pas toujours de bons résultats. Par exemple, mettre tous ses habits préférés le même jour : bonne intention mais, dans la plupart des cas, mauvais résultat. Ou bien, cuisiner des pâtes au parmesan et au Nutella en se disant que ce sera bon, parce que les pâtes, le parmesan, et le Nutella, pris à part, c’est plutôt bon : raisonnement quasi-défendable, dénouement forcément pénible. Eh bien à la Maison européenne de la Photographie, en ce moment, c’est un peu pareil. De la bonne volonté, de bons ingrédients, mais une recette à la limite de la catastrophe. A vouloir trop en faire, ce parcours historique à travers cinquante ans de photographie « en France » en oublie l’essentiel : faire une exposition digeste, construite et cohérente.

Ici, il ne pleut pas des photos. C’est le déluge. Organisée par décennies, l’exposition hésite entre histoire, théorisation et art. Entre la France et l’étranger. Entre le survol exhaustif et le souci du détail. Alors, elle tente d’analyser tout, de montrer des exemples de chaque courant, de chaque événement, de chaque artiste majeur. On passe des Humanistes à la photo de mode. De la révolte de Budapest à la Nouvelle Vague, photographiée par Raymond Cauchetier. Le mur de Berlin, les graffitis de Brassaï, la mort de Maurice Thorez, Pierre Bourdieu, la DS, le Printemps de Prague, Mai 68, les travestissements de Michel Journiac, la création des Rencontres d’Arles... Tout s’enchaîne furieusement, sans hiérarchisation, catapultant le regard, plus loin, entre ‘Les Images modèles’ de Boltanski, les performances féministes d’Orlan et le portrait officiel de Giscard par Lartigue, accrochés les uns à côté des autres. Et ainsi de suite jusqu’à l’âge d’or de la photo devenue « art » : les années 1990, la consécration par les musées, le sacre international de la photographie made in France... Une gloire de courte durée, paraît-il, puisque l’émergence du numérique serait venue corrompre cette pratique pure et authentique, que la MEP a tant cherché à promouvoir.

Même cette conclusion, qui cache mal une nostalgie presque conservatrice de l’argentique, est discutable. Alors bien sûr, l’exposition est pavée de pépites photographiques, que l’on prend parfois un plaisir immense à découvrir ou redécouvrir : Cartier-Bresson, Izis, Klein, Koudelka, Deutsch, Rheims, Depardon, Moon, Salgado, Pierre & Gilles, Couturier, Belin... Toute la clique est là. Mais aussi ronflant soit-il, le casting ne suffit pas à sauver la donne. Et on en sort avec la vague impression d’avoir parcouru le ‘Profil’ d’un livre d’histoire de la photo, en apnée et en diagonale, quelques minutes avant un examen.

> Horaires : du mercredi au dimanche de 11h à 20h

Infos

Site Web de l'événement
www.mep-fr.org
Adresse
Prix
De 4 € à 7 € / Entrée libre le mercredi à partir de 17h
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