De Michel Houellebecq, on connaissait l'amour des supermarchés Monoprix ou la chair lasse des clubs échangistes ('Les Particules élémentaires'), la critique du néo-libéralisme sexuel et du tourisme idoine ('Plateforme'), le dégoût du quotidien salarial et l'impossibilité des rapports hommes-femmes ('Extension du domaine de la lutte'), ainsi que l'ironie, l'autodestruction et la vanité des têtes d'affiche de l'art contemporain ('La Carte et le Territoire'). On le savait également cinéaste incertain, poète et chanteur placide, ou, plus récemment, dandy tabagique, acteur de son propre rôle au cinéma...
Reste que Michel Houellebecq est également photographe, traduisant depuis plus de dix ans en images sa passion des espaces mornes, vides, derrière lesquels pointe néanmoins une mélancolie sourde, désabusée, et une sensibilité d'autant plus touchante qu'elle reste inavouée. En écho à son travail de romancier stoïque, les photographies de Michel Houellebecq seront exposées à la galerie VU' jusqu'au 10 juillet. Belle occasion en somme de confronter la carte et le territoire.