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Noémie Goudal : cinquième corps

  • Art, Photographie
  • 5 sur 5 étoiles
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  1. noémie goudal (© Elise Boutié)
    © Elise Boutié
  2. noémie goudal (©E.Boutié)
    ©E.Boutié
  3. noémie goudal (© Elise Boutié)
    © Elise Boutié
  4. noémie goudal (©E.Boutié)
    ©E.Boutié
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

En ce moment au BAL se trouve exposée la première monographie de Noémie Goudal. Cette jeune photographe française interroge la fabrication de l'image en présentant quatre séries distinctes ('Observatoires', 'In Search of The First Line', 'Southern Ligth Stations' et 'Study On Perspective'). Ainsi, le ‘Cinquième corps’ que propose Noémie Goudal rend compte de ses recherches visuelles. Elles qui explorent les différentes dimensions, aussi bien gigantesques que minimales, astrales que terrestres, plates que tridimensionnelles. Toutes conçues en trompe-l'œil, ses photos décalent notre perception et nous plongent dans un trouble sensoriel intrigant. On navigue d'une échelle à l'autre, passant de satellites flamboyants et lunaires à des édifices perdus sur des terres énigmatiques. Le ‘Cinquième corps’ est donc celui que notre œil recrée, entre surface, relief, perspective et illusion optique.

Car Noémie Goudal est une bâtisseuse de réel qui fabrique des décors à partir de grandes structures plates sur lesquelles elle colle l'image imprimée d'une architecture existante. Avant de les mettre en scène dans des paysages à l'irréalité presque magique : clapotis d'une eau calme, plages de graviers, terres célestes, entrepôts abandonnés... Leur reflet dans l'eau, leur position dans l'espace et l'angle de prise de vue confèrent à ces décors une ampleur physique qui nous fait croire qu'ils ont réellement été construits là, comme érigés dans ces no man's lands, au beau milieu du rien et de l'absolu. Et parfois, un coin de papier décollé, un autre légèrement battu par la brise attirent notre attention et dévoilent leur véritable nature. Quant à la profondeur du noir et blanc ainsi qu’au travail d'exposition qui fait ressortir matière et épaisseur, ils alimentent l'ambiguïté de ces clichés et se jouent de notre œil crédule.

En plaçant la vision et l'optique au cœur de sa démarche, Noémie Goudal instaure une autre façon de regarder, entre trouble, duperie et rêverie. La poésie de ses images, leur beauté presque mélancolique, comme placées sur les rivages d'un réel qui s'éloigne, décuplent l'étrangeté qui s'en dégage. C’est pourquoi le  ‘Cinquième corps’ rend compte, à la fois de la plasticité du travail de Noémie Goudal mais aussi de ses qualités d'architecte de l'image, d'artiste de l'espace. Percutante, bien que brève, cette exposition nous enveloppe d'un voile nébuleux. A l'image de ces disques noirs ou blancs lévitant dans un ciel abstrait, flottant entre capsule spatiale, soleil millénaire et carapace microscopique. En somme, on expérimente un ‘Cinquième corps’ aussi mystérieux et attirant que l'élément du même chiffre.

Écrit par
Elise Boutié

Infos

Site Web de l'événement
www.le-bal.fr
Adresse
Prix
6€
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