Les papas sont des mamans comme les autres. Pas parce qu'ils savent faire la vaisselle, donner le bain à leur bébé – à leur manière toutefois, c'est-à-dire dans le lavabo – ou faire le ménage. Non, les papas sont des mamans comme les autres parce que dans leur sang coule, outre de la testostérone, cet instinct dont on a injustement attribué le monopole aux mères.
Pour s'en convaincre, un tour à l'Institut suédois suffira. Là sont accrochés les photographies, avec des interviews pour légendes, du Suédois Johan Bävman. Prenant conscience que seuls 14 % des hommes optaient pour un congé parental de plus d'un mois dans son pays natal (et encore moins dans notre doux Hexagone), l'artiste a pris le parti de s'intéresser à ces pères au foyer afin de prouver qu'ils étaient loin d'être désespérés.
Le bonheur est à domicile
Maladroits, débordés mais toujours attentionnés, ces papas barbus passent l'aspirateur avec leur bambin sur le dos, façon ghostbuster, partagent leur quotidien entre cours de sport et courses au supermarché ou conjuguent la joie de voir grandir leurs enfants au présent. Entre éclats de rire, jeu de dînette et transmission de gestes simples et attendrissants – à l'image de ce papa et son fiston descendant leur tasse de café/chocolat chaud à l'unisson –, mais aussi cernes sous les yeux, Johan Bävman livre une jolie galerie de portraits paternels prenant pour cadre l'égalité des sexes devant l'éducation. Qui, de plus, en étant agrémentée du témoignage de ces papas (malheureusement encore trop) hors du commun, devient même une pertinente étude sociologique.
Dommage, néanmoins, que cette exposition de poche (une série d'à peine plus de dix photos au format 40×50) soit reléguée au fond du Café suédois. Slalomer entre les tables et les gens en train de manger n'a en effet rien d'agréable et retire même au charme de cette rétrospective, qui n'en manquait pourtant pas.