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‘Photographies’ par Kate Barry

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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Le titre de la nouvelle exposition de la galerie Cinéma est à son image : sobre et délicat. Des murs blancs en enfilade et les clichés de la photographe Kate Barry qui se suffisent à eux-mêmes… Pour présenter l’œuvre de l’artiste – fille de Jane Birkin et du compositeur John Barry, tragiquement disparue en 2013 – il n’en fallait pas plus. Anne-Dominique Toussaint l’a bien compris. Elle qui avait, en septembre 2013, inauguré la galerie Cinéma avec la première rétrospective française de Kate Barry, ‘Point of View’. 

Jusqu’au 12 mars, c’est donc une sélection de photographies souvent inédites qui occupe l’espace de cette discrète galerie du Marais. Discrète mais lumineuse, à l’instar de cette artiste autodidacte qu’était Kate Barry. Sa personnalité hors du commun, à la fois fragile et vive, hante d’ailleurs chacune de ses photos et leur donne une poignante intimité. Comme si elles étaient les instantanés de son âme. La poésie aussi déroutante qu’envoûtante de la série ‘Wild Grass’, où la silhouette spectrale d’une jeune fille en robe rouge déambule parmi les haies. La douce mélancolie que dégagent les natures mortes de ‘Still Dust’, ramassis épuré mais coloré d’objets divers et dépareillés (mégots, plume, bouton, brindille et feuille de menthe fanée). L’humanité et la modestie des ‘Gueules de Rungis’, anonymes qui côtoient sans distinction les portraits en noir et blanc d’‘Actrices’ telles Emmanuelle Béart, Sophie Marceau, Isabelle Huppert ou Monica Bellucci. Autant de qualités que possédait Kate Barry et qui transparaissent à travers ses photographies. Autant que son talent. 

Car l’artiste avait cette propension à sublimer le réel, à capter le détail qui permet de magnifier la femme. Que ce soit Monica Bellucci, mutine dans une effusion de tulle et d’organza, ou ses demi-sœurs Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon. Des femmes de sa vie que Kate Barry n’a donc pas manqué d’immortaliser, à commencer par sa mère Jane Birkin. 
L’actrice britannique apparaît en effet, avec ses grands yeux bleus embués de larmes prémonitoires, dans le mini-film de la photographe
 ‘Tears’. Une création originale que le visiteur peut découvrir dans une pièce minuscule, capitonnée de rouge, au fond de la galerie. Capturant des instants de vie personnelle dans la maison familiale en Bretagne, chaque plan tourné semble ainsi développer une photo souvenir. Soigneusement conservée dans l’exposition ‘Photographies’, album imprégné de réminiscences qui touche au plus profond du cœur et de la rétine.

Écrit par
Clotilde Gaillard

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Entrée libre
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