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Sowat

  • Art, Peinture
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Alliance romaine entre tachisme et calligraphie.

Sowat est, avec Lek, l’un des premiers artistes issus du graffiti à avoir pu faire ses gammes à la Villa Medicis, prestigieuse résidence artistique de Rome. De septembre 2015 à août 2016, il a ainsi réalisé trente-neuf toiles sous le soleil de l’Italie, qui se trouvent actuellement exposées à la galerie Le Feuvre. « And so what ? », direz-vous. Eh bien cette expérience inédite explique peut-être l’énergie et la dimension antique qui se dégage de ses œuvres. Mais n’élucide toujours pas ce mystère : que faisait la muse de l’inspiration durant ces douze mois passés sur la colline du Pincio ?

Alchimiste répétitif

Bien sûr, on se laisse hypnotiser par ce dédale d’arabesques diluées aux couleurs pourtant si franches, bichromes de sang et de lumière, de bleu et d'acier, de pourpre et d’or soluble. Des caractères sibyllins, semblant retranscrire un récit dans une langue aujourd’hui disparue, nés d’une union chimique entre l’encre de chine et la matière.

Mais à force de contempler le même effet à longueur de tableaux, le charme est brisé et la fascination se change en lassitude. Un peu comme devant les œuvres de Niele Toroni. Le miracle ne s’accomplissant qu’une seule fois (maximum trois), les pleins et déliés labyrinthiques nous donnent finalement mal à la tête et les voluptueuses traînées marron deviennent vulgaires taches de café à nos yeux. Pour cause : « Dans l’art, la répétition est nulle », affirmait le philosophe José Ortega y Gasset. Sans aller jusque-là, disons que, pour l’artiste, elle doit s’apparenter à un brouillon en vue d’atteindre la perfection. Or, si la répétition se présente en tant qu'œuvre aboutie, elle engendrera bien vite la frustration du spectateur. Il n’y a donc guère que 'Dies Irae' et son tracé charbonneux, presque hargneux, qui parvient à rompre la monotonie de cette installation un peu trop rébarbative.

L’exposition photographique que l’on aurait aimé voir…

Et notre agacement est d’autant plus insupportable qu’il ne manquait pas grand-chose à cette exposition pour entrer au Panthéon nos préférences. Pendant son séjour à la Villa Medicis, Sowat s’est amusé à immortaliser ses peintures au milieu des statues antiques et des jardins romains, livrant un dialogue saisissant entre le graffiti de rue et les palais romantiques, le passé et le contemporain. Par conséquent, ce sont ces clichés, contrastes magnifiques entre tableaux aux teintes mouvantes et spectres de plâtre figés, qui auraient mérité d’être mis en valeur. Si ce n’est de constituer l’essentiel de l’exposition. 

Cette exposition fait partie de notre sélection des meilleures expositions à Paris

Écrit par
Clotilde Gaillard

Infos

Site Web de l'événement
www.galerielefeuvre.com
Adresse
Prix
entrée libre
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