Pour qui ? Les amoureux de la Méditerranée
Cocktail culte ? L’Emir et sa présentation sous cloche.
Souvenez-vous de 'Boulbi', ce tube du rappeur Booba dont le clip met en scène le bonhomme dans un kebab qui dissimule... une boîte de nuit. Eh bien ici, c'est pareil ou presque : le salade-tomate-oignons et la sauce blanche industrielle ont laissé place aux produits gourmets de Our, alors qu'au sous-sol, le night club taille XXL se voit remplacé par un bar intimiste à la déco bois-cuivre-carrelage sur les murs. « J’aime l'idée qu'un kebab soit un lieu convivial, dans lequel on peut enchaîner par un verre ou une activité » nous glisse le proprio. « En Turquie, c’est très commun. »
Si le lieu souffre encore des inconvénients de l'anonymat (la rue de l’Orillon est encore blackboulée par les oiseaux de nuit, excepté pour son bar éponyme), on ne doute pas que la culture méditerranéenne, qui coule à flot dans les six cocktails proposés à un prix bien parisien (environ 11 €), risque rapidement d’attirer quelques assoiffés. Ici, le shah devient une réinvention du cosmopolitan (vodka made in Istanbul infusée au citron, liqueur de framboise, églantine et litchi), le manhattan se mue en Bey (metaxa grec, commandaria de chypre, angostura et zeste de clémentine), le goûtu old fashioned en Emir (metaxa infusé aux herbes, liqueur de zaatar (épice libanaise), zeste d’orange) et le spritz porte haut les couleurs d’Israel (boukha, triple sec, pamplemousse, fleur d’oranger et pearl).
En fait, les points faibles ne se trouvent pas dans le verre mais dans l’agencement (disposition beaucoup trop basse), bien que des tables hautes vont bientôt faire leur apparition, tout comme l’installation d’une télé dans les toilettes qui diffusera de vieux films érotiques turcs avec acteurs à moustache. Et puis, entre nous, on sait tous qu’après quelques verres, l’appétit se rappelle à nous. L’avantage c’est qu’ici, vous aurez juste à monter les escaliers.
