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  1. 'Persepolis'

    'Persepolis'

     

    Film d'animation de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi (2007)

     

    Pour adapter en 2007 son excellente bande dessinée autobiographique, Marjane Satapi eut la très bonne idée de s'associer au talentueux Vincent Paronnaud (dit Winshluss), alors auteur des drôlissimes 'Smart Monkey' et 'Welcome to the Death Club', et qui sortit l'année suivante un fabuleux 'Pinocchio', prix du meilleur album au festival d'Angoulême. Suivant les pérégrinations de la jeune Marjane, de son Iran natal (où elle voir le régime du shah basculer pour faire place à celui des mollahs) à l'Europe où son franc-parler l'exile, 'Persepolis' est une œuvre humaniste et intelligemment féministe, à la fois drôle, pertinente, intime et politique, récompensée par le prix du Jury du Festival de Cannes en 2007 (ex-aequo avec 'Lumière silencieuse' de Carlos Reygadas). Un film d'un immense charme, plein d'humour et de finesse, servi par les délicieuses voix de Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve – ainsi que celles de Sean Penn, Gena Rowlands et Iggy Pop dans la version anglaise du film.

     

  2. 'Fritz the Cat'

    'Fritz the Cat'

     

    Film d'animation de Ralph Bakshi, d'après Robert Crumb (1972)

     

    Drôle de destin que celui de cette adaptation psychédélique du célèbre personnage de Robert Crumb. D'abord rejeté au cours de sa préparation, à la fois par ses producteurs (horrifiés par la vulgarité du personnage) et par le créateur du comic original, le film remporta pourtant à sa sortie un très grand succès, autant public que critique. Il faut dire qu'à l'orée des seventies, 'Fritz the Cat' apparaît comme un pavé dans la mare de l'animation, jusque-là plutôt réservée à un public plus ou moins enfantin. Car Fritz le chat n'a rien d'un lolcat tout mignon. C'est au contraire un personnage délicieusement odieux : délinquant, alcoolique, coureur de putes, toxicomane, obsédé sexuel, partouzeur de salle de bain... Aucun vice ne semble lui échapper. A posteriori, bien que le film ait manifestement un peu vieilli en termes de fluidité et d'animation, Fritz crève l'écran comme un père spirituel des 'Simpsons', de 'South Park' ou de 'Beavis et Butthead'. Une belle descendance pour ce chaton toxico-lubrique.

     

     

  3. 'Les Aventures du prince...

    'Les Aventures du prince...

     

    ...Ahmed' : film d'animation de Lotte Reiniger (1926)

     

    En 1926, Lotte Reiniger signe avec ce film l'un des tout premiers longs métrages d'animation de l'histoire du cinéma. Et quel film ! Inspiré des 'Contes des mille et une nuits', 'Les Aventures du Prince Ahmed' traverse l'Orient jusqu'à la Chine, croise un cheval volant, un calife et une princesse, un mage africain et une sorcière, dans une fantaisie enchanteresse et tourbillonnante. Entièrement conçu à partir de papiers découpés (silhouettes et décors), ce film d'animation nécessita pas moins de trois années de travail, pour un résultat qui reste d'une beauté stupéfiante et hypnotique.

     

  4. 'Akira'

    'Akira'

     

    Film d'animation de Katsuhiro Ōtomo (1988)

     

    Difficile de retranscrire l'énorme claque que fut 'Akira' en France, à sa sortie en 1991, pour les gamins alors âgés d'une douzaine d'années. Loin des versions censurées des mangas alors présentés à la télé, le chef-d'œuvre post-apocalyptique de Katsuhiro Ōtomo semblait évoquer pour le première fois sans détour la violence des mégapoles, la délinquance, la drogue, le sexe, la corruption, le pourrissement du pouvoir... En outre, l'animation d''Akira' reste, aujourd'hui encore, d'une impressionnante fluidité, notamment à travers ses inoubliables courses-poursuites en moto. Seul bémol : le film fut réalisé alors que le manga papier n'était pas encore terminé. Du coup, une bonne partie du scénario – alors encore en cours d'écriture – manque à cette version de l'histoire. Aussi complètera-t-on cet anime par la lecture des six volumes (quatorze dans la version colorisée) de ce manga incontournable.

     

  5. 'South Park : le film...

    'South Park : le film...

     

    ... plus long, plus grand et pas coupé' : film d'animation de Trey Parker et Matt Stone (1999)

     

     les nombreuses critiques qui lui ont été adressées, 'South Park' reste une série géniale, creusant sans cesse l'oxymore, souvent hilarante, entre ses dessins naïfs, enfantins, et des sujets contemporains, cruels, violents et obscènes. Dans ce long métrage de 1999, la bande de gamins du Colorado menée par l'odieux Eric Cartman se retrouve à devoir empêcher une guerre contre le Canada, à l'occasion de laquelle Satan, allié à Saddam Hussein, entend régner sur le monde. Caricature au vitriol de l'impérialisme américain, 'South Park' a en outre le mérite de l'irrespect total, n'épargnant aucune valeur dans sa course au grotesque et à l'excès. L'une des créations les plus anarchistes de la fin du XXe siècle, mais aussi l'une des plus drôles. Dont ce long métrage constitue l'occasion, assez unique, d'enfin voir le visage de ce pauvre Kenny.

     

  6. 'Valse avec Bachir'

    'Valse avec Bachir'

     

    Film d'animation d'Ari Folman (2008)

     

    Avec 'Valse avec Bachir', Ari Folman inaugure quasiment un genre cinématographique d'une grande singularité : celui du documentaire d'animation – qui rappelle notamment le remarquable travail d'un Joe Sacco dans la bande dessinée. Entre enquête historique, journal intime, film de guerre, autobiographie et dessin animé, 'Valse avec Bachir' travaille le souvenir qu'Ari Folman conserve de son service militaire, lors de la première invasion israélienne du Liban en 1982. Mais loin de verser dans l'objectivité d'une leçon d'histoire, son film d'animation met davantage en lumière l'incertitude de la mémoire, mêlant scènes de cauchemar, oubli et hallucinations. Illustré par la musique hypnotique et minimale de Max Richter, l'Israélien développe ici une impressionnante vision du cinéma comme expérience sensorielle, au-delà du discours. Qu'il poursuivra d'ailleurs, sous un angle ostensiblement « méta », dans son long métrage suivant, 'Le Congrès' en 2013.

     

  7. 'Monster'

    'Monster'

     

    Série d'animation de Masayuki Kojima, d'après le manga de Naoki Urasawa (2004-2005)

     

    Série de 74 épisodes reprenant en version anime le génial manga de Naoki Urasawa, 'Monster' est très certainement l'une des meilleures adaptations de BD en film d'animation. Un thriller psychologique haletant, où un médecin japonais, le docteur Kenzô Tenma, sillonne l'Allemagne à la recherche d'un jeune psychopathe au visage d'ange et à la perversion démoniaque, Johan Liebert  sans doute l'un des « méchants » les plus passionnants et complexes qu'on ait pu croiser au cours des dernières années. Alternant passages contemplatifs, tension de polar visqueux, scènes de brutalité et réflexion sur le vertige du mal, 'Monster' s'est très vite affirmé comme un monument de l'animation, et l'œuvre la plus puissante tirée de l'imagination de l'ultra-productif Naoki Urasawa. De quoi alimenter quelques bonnes soirées de binge-watching.

     

  8. 'Fantastic Mr Fox'

    'Fantastic Mr Fox'

     

    Film d'animation de Wes Anderson (2009)

     

    Adapté du 'Fantastique Maître Renard' de Roald Dahl, cet unique film d'animation de Wes Anderson est aussi certainement l'un de ses meilleurs longs métrages : une esthétique impeccable, un remarquable sens de l'humour et du décalage, le tout servi par un excellent casting vocal (George Clooney, Meryl Streep et Bill Murray en VO  ou Mathieu Amalric et Isabelle Huppert en VF). Si le réalisateur du récent 'Grand Budapest Hotel' a ses admirateurs (farouches) et ses détracteurs (généralement minoritaires), ce 'Fantastic Mr Fox' aura certainement le mérite de mettre tout le monde d'accord, s'affirmant comme l'un des meilleurs films d'animation de ces dix dernières années.

     

  9. 'La Planète sauvage'

    'La Planète sauvage'

     

    Film d'animation de René Laloux (1973)

     

    Réalisé par René Laloux en 1973, 'La Planète sauvage' s'inspire librement d'un roman de science-fiction de Stephen Wul, 'Oms en série', où les humains se voient renvoyés au rang d'animaux domestiques pour des géants d'une lointaine planète, les Draags. Variation sur Gulliver à partir d'un scénario de Laloux coécrit avec Roland Topor (également à l'origine des dessins), 'La Planète sauvage' obtint le prix spécial du Jury au Festival de Cannes 1973. Ovni d'animation d'une poésie toute seventies, le film pourra d'ailleurs être rapproché du long métrage suivant de René Laloux, 'Les Maîtres du temps' (1981), dessiné par Moebius sur des dialogues de Jean-Patrick Manchette. Une bien belle étrangeté à redécouvrir.

     

  10. 'Le Tombeau des lucioles'

    'Le Tombeau des lucioles'

     

    Film d'animation d'Isao Takahata (1988)

     

    Produit par le célèbre studio Ghibli (co-fondé par le réalisateur du 'Tombeau des lucioles' et par Hayao Miyazaki en 1985), ce récit d'animation d'Isao Takahata est d'une splendeur visuelle égale à l'immense tristesse qui le parcourt. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un pré-adolescent veille sur sa petite sœur qui n'a que 4 ans, après la mort de leur mère et la disparition de leur père, officier de la marine japonaise. Dans leur fuite, les deux enfants trouvent un refuge désaffecté, illuminé la nuit par des milliers de lucioles. Mais la fillette, bientôt, tombe gravement malade. Et la nourriture vient à manquer... Bref, gros potentiel lacrymal dans ce très beau 'Tombeau des lucioles', d'une dureté telle qu'on le conseillera sans doute davantage aux adultes qu'aux enfants. Un peu comme 'Fritz the Cat', en somme. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons.

     

  11. 'Le Voyage de Chihiro'

    'Le Voyage de Chihiro'

     

    Film d'animation de Hayao Miyazaki (2001)

     

    De la même manière que nous aurions pu citer dans ce dossier quelques bonnes dizaines de films produits par les studios Disney, il eût été impensable de ne pas rendre hommage à l'œuvre de l'immense Hayao Miyazaki. Du 'Château de Cagliostro' (1979) au récent 'Le vent se lève' (2013), le créateur du studio Ghibli n'a en effet cessé de développer un univers personnel d'une poésie rare, délicate et contemplative, accompagnée d'une douce mélancolie... et pleine de ravissants petits animaux. De tous ses films, 'Le Voyage de Chihiro' est sans doute celui qui apporta à son auteur une incomparable consécration mondiale : Oscar du meilleur film d'animation et Ours d'or du meilleur film à Berlin en 2012 (rien que ça), le film suit une adorable fillette, Chihiro, perdue dans un monde étrange qui n'aurait rien à envier à celui d''Alice au pays des merveilles', où se parents se voient subitement transformés en cochons. Sublime rêverie, 'Le Voyage de Chihiro' reste tout simplement un must de l'animation, et l'un des plus beaux films de Miyazaki  aux côtés de 'Princesse Mononoké', 'Le Château ambulant' ou 'Mon voisin Totoro'.

     

  12. 'Ernest et Célestine' (Film d'animation de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (2012))
    Film d'animation de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (2012)

    'Ernest et Célestine'

     

    Film d'animation de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (2012)

     

    Inspiré de la série de livres pour la jeunesse du même nom, le long métrage d'animation 'Ernest et Célestine' bénéficie, pour l'occasion, d'un scénario original de l'écrivain Daniel Pennac. Un ours bourru et une souris malicieuse y font équipe avec une délicieuse inventivité, servie par un remarquable souci du détail. Surtout, ses dessins à l'aquarelle rendent le film visuellement inoubliable, tandis que les interprétations des personnages (Lambert Wilson/Ernest et Pauline Brunner/Célestine en tête) font de ce film un régal pour les adultes, autant que pour les enfants.

     

  13. 'Fantasia'

    'Fantasia'

     

    Film d'animation des studios Disney (1940)

     

    Troisième long métrage d'animation réalisé par les studios Disney (après 'Blanche-Neige et les sept nains' en 1937, et en parallèle à 'Pinocchio' la même année), 'Fantasia' constitue l'un des projets les plus ambitieux et étonnants de l'équipe du grand Walt. Présenté comme un « pont entre les arts » – en l'occurrence, l'animation et la musique – 'Fantasia' vise à faire découvrir aux enfants quelques sublimes pièces du répertoire classique : de Bach ('Toccata' et 'Fugue en ré mineur') à Stravinski ('Le Sacre du Printemps'), en passant par Tchaïkovski ('Casse-Noisette'), Beethoven ('La Symphonie pastorale') ou Paul Dukas ('L'Apprenti Sorcier'). Autant dire que la bande-son, sublime, est une leçon d'histoire qui vaut tous les cours de musique d'un cursus scolaire. D'autant que l'animation, pour sa part, tient souvent du ballet millimétré, conférant au film une grâce assez exceptionnelle.

     

  14. 'Le Roi et l'Oiseau'

    'Le Roi et l'Oiseau'

     

    Film d'animation de Paul Grimault (1953)

     

    Projet pharaonique qui mit trente ans à voir le jour dans sa version définitive, ‘Le Roi et l’Oiseau’ connut une première existence sous le titre ‘La Bergère et le Ramoneur’ en 1953. Il s’agissait au départ d’une adaptation du conte d’Andersen par Paul Grimault et Jacques Prévert, mais l’ampleur du projet et son coût faramineux fâchèrent les auteurs avec la production, qui sortit le film contre leur avis. Ce n’est qu’en 1967 que Paul Grimault pourra récupérer les bandes pour les retravailler et achever l’histoire telle qu’il l’avait imaginée. Avec ‘Le Roi et l’Oiseau’, Prévert et Grimault se plaisent alors à moquer la vanité du pouvoir, le culte de la personnalité et la solitude pathétique qui en découle, puisqu’on y découvre un royaume vide, un vaste château rempli de trappes escamotant les rares individus, une cité dépeuplée dont l’étourdissante verticalité (inspirée du 'Metropolis' de Fritz Lang) influencera énormément Hayao Miyazaki ou 'Le Géant de fer' de Brad Bird. Un chef-d’œuvre absolu et nécessaire, qui devrait faire partie du programme de toutes les écoles de l'Hexagone.

     

  15. 'L'Etrange Noël de Mr Jack'

    'L'Etrange Noël de Mr Jack'

     

    Film d'animation de Henry Selick (1993)

     

    Bien qu'immédiatement associé à l'imagerie visuelle et thématique de Tim Burton, 'L'Etrange Noël de Mr Jack' fut, en fait, réalisé par Henry Selick. L'histoire, imaginée par Burton alors qu'il travaillait comme petite main chez Disney, s'inscrit parfaitement dans la veine de 'Beetlejuice' ou d''Edward aux mains d'argent', tournant autour d'un de ces monstres sympathiques chers au réalisateur de 'Frankenweenie'. Notre héros, donc, Jack Skellington, épouvantail aux allures de squelette, las de l'univers d'Halloween où il règne en tant que « roi des citrouilles », découvre la ville de Noël. Revenu chez lui, l'envie lui prend de chambouler les traditions, et de désormais fêter le soir du 24 décembre avec les monstres d'Halloween. Malgré son scénario pour le moins enfantin, 'L'Etrange Noël de Mr Jack' brille par son animation artisanale en stop-motion (image par image), ses mouvements amples, rapides, précis, et par la virtuosité gothico-symphonique du compositeur Danny Elfman, qui signe certainement là sa meilleure comédie musicale, et quelques-uns de ses thèmes les plus populaires.

     

Guide du film d'animation

Diaporama • Le meilleur du cinéma d'animation en quinze films

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