Alors que c’était initialement une création de Benjamin Millepied qui était prévue en décembre, ce sont finalement trois ballets du chorégraphe tchèque Jiří Kylián dont deux entrées au répertoire ('Tar and Feathers', 'Bella Figura' et 'Symphony of Psalms') qui viendront clore l’année 2016 à Garnier.
Et c’est par 'Bella Figura' que la soirée commence. Un ballet sensuel et coloré de vingt-cinq minutes déplié sur neuf extraits de musiques de Foss, Pergolese, Marcello, Vivaldi et Torelli. Un paysage sonore baroque et un vocabulaire chorégraphique néoclassique très écrit. Dans un jeu d’étoffe incandescente, les torses nus des danseurs signent une liberté de mouvements hypnotiques.
Puis c’est autour de 'Tar and Feathers', ballet poétique et mystérieux, de hanter le plateau de l’Opéra Garnier. Un concerto de piano écrit par Mozart et joué en live par Tomoko Mukaiyama. Perchée sur un piano sur pilotis, la pianiste épouse à merveille les mouvements vigoureux et géométriques des six danseurs. Une gestuelle animale et expressive accompagnée d’une scénographie de papier bulle.
Autre entrée très attendue au répertoire de l’Opéra de Paris : le sublime 'Symphony of Psalms' de Stravinsky. Une « louange de Dieu pour la musique » élaborée à partir des psaumes 38, 39 et 150. Dans la pièce de Jiří Kylián créée en 1978 pour le Nederlands Dans Theater, le plateau est épuisé par seize danseurs organisés en lignes et en duos. Des tapis orientaux, métaphore scénographique de l’aura spirituelle de la pièce, sont suspendus habilement depuis les cintres tandis que les huit couples élaborent une danse intime et pudique, presque cérémoniale. Assurément dans le ton.