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New York • Quand le futur tombe à l'eau

Howard Halle, journaliste à Time Out New York, nous esquisse sa vision d’une Grosse Pomme submergée par l'océan, mais survivante…

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Il est difficile d'envisager l'avenir de New York, pour la simple et bonne raison que son destin a toujours été étroitement lié à son économie. En 1962, année glorieuse, par exemple, personne n'aurait pu prédire que la ville était sur le point de sombrer dans un déclin long de trente ans. De même, en 1982, les New-Yorkais auraient difficilement pu s'imaginer cette métropole embourgeoisée qu'est devenue la Grosse Pomme aujourd'hui (Brooklyn, l'endroit le plus cool du monde ? Really ?).

Et voilà qu'aujourd'hui, se projeter en 2062 est rendu d'autant plus difficile que l'avenir dépend d'un nouveau facteur, que personne ne peut contrôler : le réchauffement climatique et la montée du niveau des océans. Beaucoup de scientifiques estiment que le niveau des eaux aura augmenté de plus de deux mètres d'ici à 2100, alors même qu'une hausse de 30 cm pourrait suffire à inonder une bonne partie de Manhattan.

Si ce scénario venait à se concrétiser, un immense programme de construction de digues et de barrages pourrait réduire les dégats, mais dans ce cas, New York deviendrait une nouvelle Nouvelle-Orléans : une ville repliée sur elle-même, dans un bol, sous le niveau de la mer. La solution la moins coûteuse serait sans doute d'accepter cette montée des eaux et de se mettre à construire des jetées et des ponts au-dessus de l'eau. Certains édifices submergés pourraient ainsi soutenir des plateformes et devenir les fondations de futures infrastructures, tandis que les buildings et gratte-ciel à moitié submergés pourraient soutenir des ponts. On pourrait même placer des structures sous-marines, créées à partir d'enveloppes gonflantes géantes en polymère, dans les coquilles des bâtiments enfouis sous l'eau. La plupart des lignes de métro seraient dévastées. Le subway aérien pourrait peut-être être épargné, mais les ferries deviendraient vraisemblablement l'un des principaux moyens de transport urbains. Ils pourraient même être autopilotés, comme des drones. L'économie et la culture seraient quant à elles contraintes de devenir beaucoup plus écologiques. Face à l'évidence de l'inondation, personne ne discuterait la nocivité des carburants fossiles, et les gens se tourneraient vers les énergies solaire et éolienne, installant des dispositifs sur les toits de la ville. Les fermes prendraient de l'importance : la difficulté d'acheminer les aliments vers New York pourrait bien faire de la micro-agriculture une partie intégrante de l'économie. Mais ne comptez pas trop non plus sur la pêche, du moins près des côtes : les résidus toxiques libérés par les structures noyées - pensez à ces bâtiments et leurs millions de tonnes de plâtre, de colles et de composants chimiques se dissolvant dans la masse d'eau - constitueront certainement un immense problème. Les dégâts pourraient peut-être être limités par de nouveaux nano-matériaux, qui permettraient de transformer les trottoirs et mêmes les immeubles en systèmes de filtration d'eau. Une chose, par contre, n'est pas près de changer : le prix des loyers ! Traduit de l'anglais par Tania Brimson
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