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20 films pour se laisser pousser la moustache

Écrit par
Emmanuel Chirache
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Article rédigé avec Alexandre Prouvèze, responsable de la rubrique cinéma.

Il ne vous a pas échappé que nous sommes en novembre, autant dire le mois de la moustache, puisque l'association Movember la promeut afin de sensibiliser la population aux maladies masculines. Vous hésitez à sauter le pas ? Peur de vous engager sur la voie de la pilosité ? Crainte de vous voir transformé en beauf franchouillard, en maçon portugais ou en personnage de série télé en chemise à fleurs ? Voici 20 films qui vous prouveront définitivement que celles qu'on appelle « les hirondelles » en argot vous procurent une sacrée dose de sex-appeal ! 

1/ La moustache posthume : ‘Une question de vie ou de mort’ (1946)

Franco-Ecossais d’origine, David Niven incarne pourtant la fine moustache anglaise dans toute sa splendeur. Dans ce chef-d’œuvre onirique signé Powell et Pressburger, le comédien endosse le rôle d'un aviateur qui tente d’échapper à la mort après un accident d’avion. Voir un extrait ici.

Moustache et rouge à lèvres.

2/ La moustache haut-de-forme : ‘Gangs of New York’ (2002)

Acteur caméléon, Daniel Day-Lewis se laisse pousser la moustache et le haut-de-forme pour le tournage de ‘Gangs of New York’ de Martin Scorsese. Une sacrée dégaine qui donne à cette séquence dite du « challenge accepted » tout son sel (vous noterez aussi la pipe, meilleure compagne de la moustache).

« Challenge accepted ! »

3/ La moustache révoltée : ‘Les Sans-Espoir’ (1966)

Il existe une longue tradition de la moustache en Europe centrale, notamment en Hongrie. Ce film culte du cinéaste Miklos Jancso le prouve une fois de plus, puisqu’on y voit des rebelles politiques détenus prisonniers arborant de larges bacchantes. Grâce au noir et blanc ultra léché du chef opérateur Tamas Somlo, les moustaches des protagonistes ressortent si bien que l’affiche de la copie restaurée (sortie prévue pour le 15 novembre) représente des visages moustachus en pochoir. Voir un extrait ici.

 
4/ La moustache soixante-huitarde : ‘Le Plein de super’ (1976)

Chef-d’œuvre méconnu, drôle et touchant, ce long métrage d’Alain Cavalier fait entrer en collision deux copains imberbes (Patrick Bouchitey et Etienne Chicot) avec deux amis moustachus (Bernard Crombey et le regretté Xavier Saint-Macary). Au fil du road-movie, les amitiés se recomposeront en deux nouveaux duos mixtes, presque des couples où la moustache symbolise la masculinité et la maturité.

 
5/ La moustache cocu : ‘La Femme du boulanger’ (1938)

Les cocus ont des cornes, mais parfois la moustache aussi. C’est un peu ça, le message de ce classique de Marcel Pagnol, où Raimu est encore plus naïf que Richard Virenque se faisant refiler du sang de taureau à l’insu de son plein gré. Voir le film en entier.

« Chérie, tu penses à quoi ? »

 
6/ La moustache de fabrication française : ‘Le Corbeau’ (1943)

Toute sa vie, Pierre Fresnay a incarné la classe à la française. Comédien élégant à l’élocution claire, il joue dans ‘Le Corbeau’ d’Henri-Georges Clouzot un médecin de village visé par une campagne de calomnies anonyme. Et que fait une moustache en cas de mystère ? Elle enquête ! (Hercule Poirot approuve).


7/ La moustache napoléonienne : ‘Duellistes’ (1977)

‘Alien’, le meilleur film de Ridley Scott ? Que nenni, il s’agit des ‘Duellistes’, une petite merveille dans laquelle Keith Carradine et Harvey Keitel se provoquent en duel tous les quatre matins durant les campagnes napoléoniennes. Avec la moustache. Voir ce plan-séquence somptueux d'un duel, où Keith Carradine fait une petite pause pour se moucher.

8/ La moustache redneck : ‘Arizona Junior’ (1987)

Il y a une vraie complicité entre les frères Coen et la moustache. Est-ce le côté « redneck country » qui attire les réalisateurs ou une bonne façon de caractériser rapidement un personnage amusant ? Toujours est-il que la moustache sied à merveille à Nicolas Cage dans cette comédie déjantée, l’un de leurs premiers films. Citons également 'O'Brother', dans lequel George Clooney arbore aussi les hirondelles. Voir la bande-annonce d'époque.

 
9/ La moustache gay-friendly : ‘Robin des bois’ (1938)

Avec son côté duvet pour pré-pubère, la moustache d’Errol Flynn n’est pas la plus belle du monde. Pour autant, la réputation de sex-symbol de Robin des bois n’est plus à faire, même si des rumeurs persistantes font du comédien un homosexuel patenté qui n’osa pas sortir du placard. Voir un extrait ici.


10/ La moustache antifa : ‘Inglourious Basterds’ (2009)

Mettez des bigoudis à Brad Pitt et il sera toujours baisable. Alors une moustache, vous pensez bien qu’il la porte comme un charme. Ajoutez à cet accessoire un petit accent bouseux made in Tennessee et vous obtenez une jolie performance qui valut quelques compliments à Brad. Voir le monologue qu'il prononce face à ses recrues.

11/ La moustache du mercenaire sadique : ‘Le Bon, la Brute et le Truand’ (1966)

Contrairement à l’image restée de lui à travers ses films – celle d’un salaud sans scrupules, n’hésitant pas recourir à la torture, au chantage ou au meurtre sans le moindre état d’âme –, Lee Van Cleef était paradoxalement, dans sa vie quotidienne, quelqu’un de très doux, et restait incapable de gifler une partenaire féminine à l’écran, quand bien même son rôle l’exigeait. Pourtant, c’est en tant que Sentenza, « la brute » du dernier (et meilleur) volet de la « trilogie du dollar » de Sergio Leone, que Van Cleef aura sans doute trouvé son plus grand rôle. La faute à cette inquiétante moustache ? On vous laisse juge, à travers cette scène absolument culte.

  

12/ La moustache du salaud sudiste : ‘Autant en emporte le vent’ (1939)

Encore du gros macho à moustache avec Rhett Butler, le célébrissime héros d’‘Autant en emporte le vent’ interprété par Clark Gable. Une moustache fine, racée (euh… et raciste, aussi) pour souligner l’apparent dandysme et l’élégance sudiste (sic) de l’amant de Scarlett O’Hara. Un personnage à la fois raffiné et brutal, comme on n’en fait plus – ce qui n’est probablement pas plus mal… A croire que la moustache serait un attribut de sale type ? Mais enfin, quelle moustache quand même !

13/ La moustache misogyne : ‘Calmos’ (1976)

Deux des plus belles moustaches françaises des années 1970, celles de jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle, se trouvent réunies dans cette pochade macho-provoc de Bertrand Blier. Fuyant les femmes et la ville, pour se retrouver peinards entre amateurs de bonne chère à la campagne, les deux héros de ‘Calmos’ ne sont pas loin de lorgner vers ceux de ‘La Grande Bouffe’ ou d’‘Alexandre le bienheureux’. A priori, les femmes n’ont donc pas vraiment le beau rôle ici… Cela dit, en fait, les hommes non plus. Une farce excessive et acide, où la moustache apparaîtrait presque comme un signe de ralliement. Voir ici un extrait sur le problème des braguettes ouvertes.

 14/ La moustache « brosse à dents » (à éviter) : ‘Le Dictateur’ (1940)

La légende – invérifiée et évidemment invérifiable – voudrait qu’Adolf Hitler se soit fait pousser la moustache en « brosse à dents » (également surnommée « rotsbremse » pour « frein à morve » outre-Rhin : classe) afin de… ressembler à l’interprète de Charlot ! Mouais… On peut être dubitatif. Reste qu’avec ‘Le Dictateur’, Chaplin a tout de même su remettre les pendules (et les moustaches) à l’heure, à travers un monologue humaniste et superbe. Hélas, cette moustache chaplinienne a beau être un classique de l’imagerie cinématographique, elle reste tout de même fort déconseillée dans la vie courante…

15/ La moustache du truand taiseux : ‘Le Cercle rouge’ (1970)

Lorsqu’il interprète, en 1970, l’un des héros du génial ‘Cercle rouge’ de Jean-Pierre Melville, Alain Delon retrouve pour la seconde fois le réalisateur du formidable ‘Samouraï’. Mais l’acteur peut également s’enorgueillir d’avoir joué sous la houlette de certains des plus grands cinéastes européens de la décennie précédente, de René Clément à Michelangelo Antonioni et Louis Malle, en passant par Alain Cavalier ou Jacques Deray. Certes, ce n’est pas la première fois ici que Delon porte la moustache (il l'arborait déjà en 1963 dans ‘Le Guépard’ de Luchino Visconti). Mais l’atmosphère épaisse, zen et silencieuse du ‘Cercle rouge’ en fait, malgré une rude concurrence au sein de sa filmographie, l’un de ses longs métrages les plus inoubliables. La faute à la moustache ? Voir la bande-annonce.

 16/ La moustache nerveuse du repris de justice : ‘Jackie Brown’ (1997)

En génial transformiste, Robert De Niro a porté la barbe, la moustache, le bouc, et a eu les cheveux longs, courts, rasés ou en iroquois… Bien qu’également moustachu dans ‘Le Parrain 2’ ou dans ‘Cop Land’, c'est sans doute dans le ‘Jackie Brown’ de Quentin Tarantino qu’il reste le plus mémorable, avec cette étrange moustache lorgnant vers le fer à cheval façon Gaspar Noé, et seyant à merveille à son personnage d’ex-taulard borderline. Qui n’hésite pas à franchement déraper (voir ici).

 17/ La moustache néo-burlesque : ‘Tournée’ (2010)

Aisément reconnu comme l’un des plus grands acteurs français de sa génération, Mathieu Amalric a aussi su s’affirmer comme un réalisateur malin, en particulier avec ‘Tournée’ (prix de la mise en scène au Festival de Cannes ; voir un extrait ici), dans lequel il interprète le manager et maître loyal d’une joyeuse troupe de danseuses néo-burlesque. Un long métrage sensuel et drôle, pour lequel Amalric se sera laissé pousser sa plus belle moustache !

 18/ La moustache à fleur de peau : ‘Série noire’ (1979)

Révélé aux côtés de Gérard Depardieu par ‘Les Valseuses’ de Bertrand Blier, Patrick Dewaere représenta longtemps le pendant ténébreux, fragile et féminin de son comparse, déjà en passe de devenir l’ogre définitif du cinéma français. Seulement, ce serait oublier le talent singulier, brut et sensible, de Dewaere – qui demeure en outre l’une des moustaches les plus célèbres et raffinées du cinéma hexagonal. Qu’on peut retrouver avec plaisir dans le sarcastique et désespéré ‘Série noire’ d’Alain Corneau (voir un extrait).

19/ La vraie-fausse moustache : ‘La Soupe au canard’ (1933)

Sarcastique, extravagant et cynique, l’humour de Groucho Marx reste marqué par son sens de l’aphorisme et de l’absurde. Petit florilège : « Je n'oublie jamais un visage, mais pour vous, je ferai une exception », « La politique, c’est l’art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer et ensuite d’appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes », « Faire l'amour à sa propre femme, c'est comme tirer un canard endormi »… Mais au-delà de ses bons mots, c’est aussi pour son look que Groucho reste l’une des figures les plus célèbres du septième art. Lunettes rondes et métalliques (que John Lennon n’hésitera pas à lui piquer), cigare proéminent et, surtout, une incroyable moustache, originellement dessinée à l’aide d’un bouchon de liège brûlé – avant que Groucho ne décide de se la faire véritablement pousser. Un sens unique du comique à retrouver, entre autres, dans l'hilarant 'Duck Soup' (et sa fameuse scène du miroir).

20/ La classique moustache hétéro-beauf : ‘Les bronzés font du ski’ (1979)

Evidemment, on aurait aussi pu penser, ici, à l’immanquable Gérard Jugnot. Pourtant, en matière de gros loser beauf bien moustachu à la française, le personnage de Jean-Claude Dusse (« avec un D comme Dusse »), interprété par Michel Blanc dans ‘Les Bronzés’ et sa suite, reste sans doute le plus archétypal. Un cliché dont Michel Blanc mit d’ailleurs pas mal de temps à sortir, jusqu’à se raser la moustache pour interpréter avec brio l’inquiétant ‘Monsieur Hire’, en 1989.

 

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