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3 bonnes raisons de courir voir ‘Predator’ en version restaurée au Grand Action

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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Reprise au cinéma Grand Action du film-culte des années 1980 de John McTiernan : trois bonnes raisons d'y courir.

1/ Parce que c’est le premier grand film du roi déchu des films d’action

‘Piège de cristal’ en 1988, puis sa suite ‘Une journée en enfer’ sept ans plus tard, ‘A la poursuite d’octobre rouge’ d’après Tom Clancy et ‘Medicine Man’ – tous deux avec Sean Connery – au début des années 1990 et ‘L’Affaire Thomas Crown’ au crépuscule de la décennie : autant dire que John McTiernan aura été l’un des réalisateurs vedettes de blockbusters, à l’âge d’or du genre. A savoir, plus ou moins, la fin du XXe siècle.

Mais ça, c’était avant la descente aux enfers… Impliqué au milieu des années 2000 dans une sombre affaire d’écoutes illégales, bientôt condamné à un an d’emprisonnement pour avoir menti au FBI (aïe), McTiernan a vu sa carrière brisée. La reprise de ‘Predator’, son premier grand film hollywoodien en 1987 (après le thriller ‘Nomads’ l’an précédent), semble donc tomber à point nommé pour rendre justice au cinéaste, sorti de prison en 2014, à travers son film le plus radical.

(via GIPHY)

2/ Parce que derrière l’apparent concours de testostérone, ‘Predator’ est aussi un vrai petit bijou de mécanique formelle

Eh oui, radical ‘Predator’, en particulier par son inquiétant minimalisme. D’abord en termes de décors, à travers la jungle mexicaine de Puerto Vallarta, oppressante, étouffante, labyrinthique, dans laquelle un Schwarzenegger au sommet de sa carrière – entre le premier ‘Terminator’ (1984) de James Cameron et ‘Total Recall’ (1990) de Paul Verhoeven – se retrouve à errer, traqué avec son équipe de barbouzes.

Mais surtout, c’est par la quasi-invisibilité de son monstre extra-terrestre, ce Predator qu’on ne voit véritablement qu’à la fin du film, que ce dernier brille d’une beauté particulière et minimale. Les héros, sorte d’« agence tous risques » menée par le futur gouverneur de Californie, passent ainsi du statut de chasseurs de primes (partis en pleine jungle secourir un hypothétique politicien enlevé par des miliciens) à celui de proies d’une force indiscernable qui les élimine un à un – à la manière des ‘Dix petits Nègres’ d’Agatha Christie – dans un jeu de massacre en mode safari alien, déroulé comme un théorème.

(via GIPHY)  

3/ Parce que trente ans après sa sortie (et de multiples resucées moisies), ‘Predator’ pourrait enfin avoir une suite digne de ce nom

Souvent caricaturales par rapport à l’âpreté du long métrage original de John McTiernan, ses suites (‘Predator 2’, ‘Predators’) ou spin-off (‘Alien vs Predator’) ont franchement déçu. Toutefois, un nouvel épisode de la franchise, annoncé entre suite et reboot, devrait être réalisé pour une sortie en 2018 par Shane Black, scénariste de ’L’Arme fatale’ et réalisateur de ‘Kiss Kiss Bang Bang’ ou du récent ‘The Nice Guys’.

Or, on peut plutôt faire confiance à Shane Black pour reprendre le flambeau – ou plutôt, disons, la mitraillette automatique – du premier ‘Predator’… dans lequel il a commencé sa carrière, en tant qu’acteur, en interprétant Rick Hawkins, l’un des membres du commando, seul maigrichon de la bande et amateur de blagues salaces. Un retour aux sources de la jungle ? Espérons donc, en souhaitant qu’il soit à la hauteur de l’excellent film de McTiernan, à revoir dès cette semaine dans une belle version restaurée au Grand Action.

>>>> 'Predator' de John McTiernan, version restaurée (distribution Capricci), actuellement au Grand Action, 5 rue des Ecoles, Paris 5e.

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