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Billet d'humeur à J+6 : premières grandes tendances du festival

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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En plein milieu du festival, les premiers pronostics commencent à aller bon train ! Récipiendaire de la Palme d’Or en 2001 pour ‘La Chambre du fils’, Nanni Moretti semble ainsi, de l’avis de tous, fort bien parti pour décrocher à nouveau la distinction suprême du festival grâce à son ‘Mia Madre’ – qu’on commence déjà à surnommer, pour ses similitudes avec ce précédent film autobiographique, « La Chambre de la mère ».

Sur le même thème, universel et poignant, du deuil maternel, ‘Louder Than Bombs’ de Joachim Trier, également en compétition, paraît en revanche un peu fade, comparé au long métrage de Moretti. Brillant surtout par sa photographie et sa mise en scène délicate et pudique, il se profile avant tout comme un candidat crédible pour un prix de la réalisation. Mais il aura toutefois certainement du mal à aller plus loin.

Autre film en lice pour la Palme d’Or ayant plutôt suscité l’enthousiasme, ‘Carol’ de Todd Haynes a l'air lui aussi assez bien parti pour une distinction au palmarès. Mais pour le coup, on misera davantage sur un prix d’interprétation féminine pour une Cate Blanchett vampirisant le film de sa présence, et servie par une réalisation sobre et élégante – mais sans aspérité ni véritable originalité, non plus.

Et tant qu’on en est aux premières prévisions de récompenses, si le film de Maïwenn, ‘Mon roi’, continue à largement diviser la critique, quelques-uns n’hésitent pas à pronostiquer un prix d’interprétation pour Vincent Cassel pour un rôle dans lequel il excelle généralement, celui du pervers narcissique et du salaud manipulateur et violent.

Pour le reste, force est de constater – comme on le remarquait déjà au premier tiers du festival – que c’est au sein des compétitions parallèles que l’on trouve les meilleures surprises de ce Cannes 2015, du délicat ‘L’Ombre des femmes’ de Philippe Garrel au gore ‘Green Room’ de Jeremy Saulnier (qui fait suite à son original ‘Blue Ruin’ de 2013).

Surtout, on s’enthousiasme ici particulièrement pour les remarquables ‘Mille et une Nuits’ de Miguel Gomes qui viennent de confirmer, avec leur deuxième volet, l'incroyable richesse poétique et politique du cinéaste portugais à la Quinzaine des réalisateurs. Sans conteste le film le plus original, ambitieux, drôle et contemporain qu'on aura pour l'instant pu voir au festival.

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