Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Christopher Lee est immortel

Écrit par
Alexandre Prouvèze
Publicité

Il y a des nouvelles comme ça, capables de vous plomber une journée pourtant chaude et ensoleillée. Qui vous plongeraient même, pour peu, dans un état à mi-chemin entre la stupeur d’exister et une sorte d’hébétude catatonique, passive-négative. Bref, un état d’esprit qui vous donne envie d’écouter en boucle une chanson d’outre-tombe, fucked and far away comme celle-ci.

Enfin, en se disant que c’est bien de la mort de Christopher Lee dont on parle ici, décédé dimanche dernier à l'âge de 93 ans, il faut avouer qu’on est quand même bien emmerdé. Interprète immortel et inégalable de Dracula, prince des vampires (mort-vivant, donc, dans l’imaginaire collectif depuis ses débuts au cinéma), acteur-fétiche de Terence Fisher et savoureux compagnon de jeu de Peter Cushing, Christopher Lee a connu mille et une vies – et morts – cinématographiques, à travers son impressionnante carrière à tiroirs : des films culte de la Hammer dans les années 1950/1960, jusqu’au ‘Seigneur des anneaux’ (où il incarnait le diabolique Saroumane), en passant par un James Bond mid-seventies (‘L’Homme au pistolet d’or’, où Lee vole assez clairement la vedette au fade Roger Moore) et des adaptations de Fu Manchu, Sherlock Holmes (dont ‘Le Chien des Baskerville’ en 1959, particulièrement recommandable), voire d’‘Hamlet’.

Autres cordes à son arc : Christopher Lee prêtait également sa voix à de multiples projets, qu’il s’agisse de jeux vidéo, d’adaptations animées des œuvres du grand romancier SF Terry Pratchett, de la lecture d’un poème de Tim Burton dans ‘L’Etrange Noël de M. Jack’… ou encore de vocalises de sa voix de basse sur des disques de dance 80s (‘Little Witch’ de Kathy Joe Daylor) ou de heavy metal – dont Lee sortit même un album complet (plus précisément des chants de Noël version metal, il fallait oser).

Surtout, chaque génération paraît avoir développé un lien affectif particulier, spécifique, avec Sir Christopher Lee, toujours largement lié à la jeunesse – de celle des années 1950 à celle d’aujourd’hui, de Dracula à ‘Star Wars’ – avec élégance et autodérision. Clairement le vampire le plus classe du monde. RIP, mec.

À la une

    Publicité