Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Comment affronter les pires montées à vélo de Paris ?

Écrit par
Emmanuel Chirache
Publicité

Par Emmanuel Chirache et Louise Pierga 

Entre cyclistes et amoureux de 'La Petite Reine', on se reconnaît. On se fait des clins d'œil quand on grille à plusieurs un feu rouge, parfois on insulte ensemble les chauffards qui manquent de nous éplucher menu avec leur 50km/h en plein centre. Braver tous les dangers de la vie urbaine au point d'arriver en sueur au boulot avec une pellicule de pollution sur le front, ça crée des liens. Mais ce qui nous réunit tous foncièrement, ce n'est pas ça. Ce sont les côtes.

Attention, on ne parle pas de semi-dos d'âne ou de faux plats, mais de vraies côtes, celles qui nous donnent envie de signer pour une assurance vie, celles qui font friser l'infarctus. Celles qui rendent fier, aussi, quand on se retourne pour voir le chemin parcouru et le dernier rayon du soleil darder sur la ville. Comme on est solidaire avec tous les cyclistes de la capitale, nous avons décidé de dresser une petite liste des pires montées et de comment les surmonter. 

© wikimedia Commons

• Rue Saint-Jacques (5e)

65 % de difficulté (avec une pointe à 78 % sur le dernier tronçon avant le feu rouge au croisement de la rue Soufflot).

Pourquoi ça fait peur ? Quand vous êtes sur le pont Cardinal Lustiger et que vous la voyez à l'horizon se profiler devant au moins plusieurs milliers de kilomètres interminables, vos dernières ressources en énergie s'animent d'un désespoir irréductible.

Solution pour surmonter l'épreuve : Miser sur la longueur de la rue, collez-vous dans les oreilles "Escape Velocity" des Chemical Brothers, selon le timing elle devrait vous soutenir sur le dernier tronçon de la mort (entre la rue des Ecoles et la rue Soufflot).

Et en descente, ça donne quoi ? La rue Saint-Jacques est à sens unique mais au retour vous pourrez vous faire le boulevard Saint-Michel à une vitesse de 25 nœuds. 

 

A Ménilmontant, un boardercross a lieu chaque année.
© EChirache

• Rue de Ménilmontant (20e)

110 % de difficulté : boss du level                    

Pourquoi ça fait peur ? Parce que c’est l’une des rues les plus pentues de Paris avec 14 % sur certains tronçons, ce qui fait de la rue de Ménilmontant un véritable mythe. La preuve ? En 2007 a eu lieu une épreuve appelée « Vélibmontant », sorte de course pour voir qui grimpe la côte le plus vite en Vélib’ (record à 3 minutes et 15 seconde). 

Solution pour surmonter l’épreuve : Un récent projet dans le cadre du budget participatif de la mairie de Paris a proposé l’installation dans la rue d’un remonte-pente pour cyclistes, à la manière d’un téléski. Réponse de la mairie : impossible.

En descente, ça donne quoi ? Un suicide ou un gros kif, selon votre humeur. Attention à la sécurité ! La rue de Ménilmontant est ce qu’on appelle un sens unique contrarié : la descente est autorisée uniquement aux bus, taxis et vélos, mais de nombreux automobilistes bravent l’interdiction. Autant dire qu'à la vitesse où vous allez, vos freins ne sont d'aucune utilité.

Quand la rue Lepic commence à devenir ardue.

• Rue Lepic (18e)

90 % de difficulté : La bougre porte bien son nom.

Pourquoi ça fait peur ? Parce que Lepic agace.

Solution pour surmonter l'épreuve : Pensez aux jolis endroits qui vous attendent en haut. La place du Tertre, ça se mérite !

En descente, ça donne quoi ? Un aller simple pour le cimetière Montmartre, juste à côté.

Les Buttes-Chaumont trônent à mi-chemin de l'avenue Bolivar.



• Avenue Simon Bolivar (19e)

82 % de difficulté, la butte chôme pas.

Pourquoi ça fait peur ? La côte paraît facile car elle est longue et progressive, quand vous finissez par comprendre, il est déjà trop tard.

Solutions pour surmonter l'épreuve : Mettez-vous en danseuse pour vous la raconter tour de France. Le maillot de meilleur grimpeur est pour vous, dommage qu'il n'y ait personne pour vous embrasser. Il faut dire que vous suez comme un bœuf. 

Et en descente, ça donne quoi ? Une croisière.

• Rue Cardinal Lemoine (5e)

94 % de difficulté - sur l'échelle de la haine.

Pourquoi ça fait peur ? Ce salopard de cardinal Lemoine n'a rien fait pour nous sauver, sa rue est un pic que dis-je, une péninsule de souffrance. Attendez-vous à vous faire huer par les pompiers de la caserne du 5e qui se gaussent systématiquement face à votre visage déformé par la douleur. Généralement, une fois cette montée accomplie, vous prendrez de bonnes résolutions sur votre consommation de tabac. Vous ne fumez pas ? Dur.

Solution pour surmonter l'épreuve : Pleurer. Les larmes resteront invisibles sur vos joues suintantes.

Et en descente ça donne quoi ? Un sentiment de vengeance. A tel point que les plus faibles ne résisteront pas à faire le chemin inverse en descente une fois arrivés en haut de la rue.

Avant le départ de la côte Saint-Maurice au bois de Vincennes



• Et en banlieue parisienne ?

Il existe de sacrées montées proches de Paris, comme la côte des Gardes à Versailles (dix minutes d'efforts), la côte royale de Meudon (166 mètres d'altitude), ou encore la côte Saint-Maurice du Bois de Vincennes, la plus bucolique sans doute.

La solution pour surmonter l'épreuve : Là, on vous conseille carrément le VTT à assistance électrique. A Time Out, nous avons eu la chance de tester un VAE tout terrain Lapierre, une marque historique reconnue pour ses cycles de qualité. Grâce à l'assistance électrique, les côtes deviennent de la gnognotte et vous démarrez sur des chapeaux de roues. Pas de quoi tirer au flanc pour autant, le cycliste doit tout de même pédaler pour actionner le mécanisme. Si vous n'avez pas actionné le plateau pour grimper, vous ne pédalerez pas assez et vous retrouverez en rade en plein milieu de la côte. Il faut donc savoir doser habilement entre le niveau d'assistance électrique et le plateau des vitesses. 

À la une

    Publicité