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Le jour où la Seine s'éveillera : scénario catastrophe d'une crue centennale

Écrit par
Emmanuel Chirache
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En mai 2015, le niveau de la Seine avait presque doublé par endroits, inondant les berges et empêchant les bateaux de naviguer sur certaines parties du fleuve. Un avant-goût d'une prochaine crue centennale ? Loin de là. Ce type de crue exceptionnel, dont le dernier épisode date de 1910 à Paris, aura des conséquences bien plus dramatiques pour toute la région. C'est à ce risque majeur que l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) souhaite sensibiliser une population qui paraît inconsciente d'un péril pourtant bien réel. « Le risque de crue est le principal risque naturel susceptible d'affecter l'Ile-de-France, écrit l'IAU sur son site. Un jour la Seine débordera, comme ce fut le cas en 1910. »

Du 7 au 18 mars prochains, un grand exercice de simulation aura lieu dans toute la région afin de mieux anticiper la catastrophe et de prévenir les habitants, avec des exercices tels que le sauvetage de personnes, l'évacuation en hélicoptère d'une maison de retraite ou encore des opérations de dépollution. Ce plan Sequana 2016 devra mesurer la capacité de réponse des divers acteurs locaux, préfecture de police, services publics, collectivités territoriales, ministère de l'Intérieur... Si autant de précautions sont prises, c'est qu'une crue centennale aurait des répercussions énormes : 30 milliards d'euros de dégâts matériels (source : OCDE), 435 000 logements concernés, 830 000 personnes à reloger, surtout dans les départements du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine. La Défense, le premier centre d'affaires européen, serait paralysé durant des semaines. Pour une grande partie de la population, pas d'électricité, pas de chauffage, pas d'eau, pas de communications, pas de transports. 

En dépit du PPRI (le Plan de prévention des risques d'inondation) mis en place depuis plusieurs années, les zones inondables en région parisienne ont vu leurs habitats progresser, comme à Alfortville, où 98 % des habitants seront visés par les inondations. Dans un tel contexte, les mesures prises par les pouvoirs publics semblent tardives, mais mieux vaut tard que jamais. Par ailleurs, une personne avertie en valant deux, la prévention reste le moyen le plus sûr de gérer le facteur humain, qui peut parfois aggraver la crise : panique, incompréhension, refus des populations d'obéir aux secours. Pour plus d'informations, des vidéos en 3D présentent le scénario de la crue et une carte interactive donne le détail des zones inondables en Ile-de-France. Dans le 9e arrondissement, les bureaux de Time Out auront les pieds dans l'eau.








Lire aussi : 7 photos exceptionnelles de la grande crue de 1910.

 

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