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Les chorégraphes américains s'emparent de l'opéra Garnier

Écrit par
Elsa Pereira
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Carlson, Kelly, Robbins, Cunningham : depuis Balanchine, le dialogue entre les chorégraphes américains et l'Opéra national de Paris n'a cessé de se développer. Des collaborations qui ont métamorphosé le répertoire et qui l'ont souvent nourri de nombreuses influences. Une exposition à l'opéra Garnier nous offre à découvrir 70 ans d'échanges artistiques.

« Une histoire simplificatrice consisterait à dire que les Américains sont venus apporter la modernité au Vieux Continent et à l'une de ses plus anciennes institutions : l'Opéra de Paris », préviennent les commissaires d'exposition Benoît Cailmail, Guillaume Ladrange, Jérôme Maurel et Inès Piovesan. Pourtant tout au long de l'exposition, qui réunit photographies, notes d'intention, costumes de scène et vidéos de répétition, l'on aperçoit très vite l'immense énergie que les chorégraphes américains ont insufflée. D'abord par une période d'expérimentation largement encouragée par le musicien suisse Rolf Liebermann, à la tête de l'opéra de 1973 à 1980. On laisse tomber les tutus, on s'approprie sur scène l'académique et les collants, les silhouettes sont simplifiées, le tout épuré : c'est l'époque de Balanchine, d'un langage classique teinté de modernité. 

  

Jérôme Robbins
© EP / TOP

Puis c'est au tour de Merce Cunningham et de Carolyn Carlson de faire leur entrée. « Une Américaine libérée » qui au sein du Groupe de recherches théâtrales de l'Opéra de Paris (G.R.T.O.P) révolutionnera l'institution. On danse dans la Rotonde des abonnés, on invite des musiciens du métro, Barre Phillips danse pieds nus... Un manifeste publié dans le programme du spectacle 'L'Or des fous / Les Fous d'or' cristallise l'immense travail d'expérimentation de ce groupe de recherche. « Son but est de favoriser l'échange entre les diverses disciplines que peut rassembler le théâtre, de susciter et de produire des œuvres où se renouvellent, dans leurs formes comme dans leur conception fondamentale, la réunion des arts et le spectacle total. »

© EP / TOP

En retraçant chronologiquement les transformations et mouvements au sein de l'Opéra de Paris, l'exposition livre une  rétrospective documentée de la danse au XXe siècle. Elle témoigne des personnalités, des évolutions, des problématiques qui se sont posées au cours de ces années, l'arrivée de Noureev à la tête de l'opéra, la précision habile de Justin Peck, le style Forsythe... Avec précision, à l'aide de documents provenant des archives de l'opéra et de la BNF, 'Chorégraphes américains à l'Opéra de Paris' explicite l'incroyable influence que ces chorégraphes ont eu sur l'histoire de la danse. Impossible d'oublier la silhouette gracile et confiante de Carolyn Carlson dans les couloirs de l'opéra. 

© EP / TOP

Quoi ? • Chorégraphes américains à l'Opéra de Paris.
Quand ? • Du 16 juin au 25 septembre 2016.
Combien ? • De 7 à 11 €. 

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