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Les « faux pas » à éviter lorsqu'on visite Paris : vrai ou faux ?

Écrit par
Hannah Benayoun
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En France, on a toujours aimé être flatté. Avouez, c'est vrai qu'on apprécie que les étrangers s’extasient sur nos musées, admirent notre architecture, soient électrisés par nos feux d'artifice. En revanche, là où les opinions des touristes ne font pas vraiment l’unanimité, c'est quand ils épinglent nos travers, nos manières et nos marottes. Le site américain Business Insider a même publié un petit article assez étonnant sur les attitudes à adopter par les étrangers qui décident de se rendre dans la capitale tricolore. Intitulé "7 cultural faux pas travelers should avoid making in Paris", l'article nous a donné de petites idées. Voici quelques exemples de ces « faux pas à éviter », tournés en dérision. Une manière de dédramatiser notre drama karma.

 « Eating meals in Paris requires a knife and fork»

Vous ne croyez pas si bien dire. A Paris, engloutir son McDo sans fourchette ni couteau, ou sans chemise et sans pantalon, peut facilement tourner au scandale. Certains ont été embastillés pour moins que ça. Ici, on peut effectivement être qualifié de chochottes : il est vrai qu'à chaque réveillon de Noël, repas avec les beaux-parents ou dîner officiel, on essaie de se souvenir en fermant les yeux très fort : la fourchette finalement, c'est à gauche ou à droite ? Mais en vrai de vrai, on est moins bien élevé que ça. Il n'y a qu'à voir l'état du canal Saint-Martin pour comprendre qu'on n'organise pas des banquets présidentiels tous les week-ends. 

 « Don’t expect to take your food on the go »

Autre tare, apparemment nous ne supportons pas de manger notre popote ailleurs qu'au restaurant ou en travaillant. Tels des petits Gargantua, nous dévorons notre gamelle vissé sur notre chaise, sans toucher à notre smartphone ou marcher vers la station de métro. Certes, la France a un passé concernant la pause déjeuner. Dans les années 1950, manger dans un restaurant pouvait durer 2h, et il n'est pas rare que les repas de famille se prolongent autant, voire davantage. Aujourd’hui, le sacro-saint déjeuner nous prendrait entre 30 minutes et une heure. Les Français consomment d’ailleurs beaucoup de sandwichs et plats à emporter, mais ils continuent à préférer les brasseries et les déjeuners assis, entre amis. Il ne faut pas oublier que le mot « restaurant » est une création bien de chez nous qui a été traduite dans plus de 300 langues depuis la Révolution française. Depuis, ce mot est le symbole ultime de notre passion dévorante pour la nourriture. Mais n’ayez pas peur, chers touristes curieux, si vous préférez ranger vos jambon-beurre (encore un truc français) tout frais dans les sacs à dos, nous ne vous jugerons pas.

• « The Metro in Paris is almost always dead silent »

Explique John Li, l'un des interlocuteurs de l'auteur de l'article. Visiblement très troublé par l'atmosphère de notre métropolitain chéri, ce monsieur a sans doute pris le métro un soir de deuil national. Le métro muet comme une tombe ? Vous croyez ? Avec la fatigue qui gagne souvent les rangs des rames, il est possible que nous soyons peu enclins à communiquer avec nos voisins inconnus. Snobs, les Parisiens ? Noooon. Est-ce que ce cher Monsieur Li s’est déjà rendu à un match au Stade de France? A un feu d’artifice au Champ-de-Mars ? Ou juste à une soirée un samedi soir vers 23h30 ? Certainly not. Les rames de la ligne 13 ou des RER B et D sont à la limite d'imploser, cédant à l’enthousiasme du peuple francilien pour les événements sportifs ou festifs - on précise, car peu de chance que la jeunesse parisienne exulte à l'annonce d'une toute nouvelle expo sur les peintres flamands. Toute cette ferveur nous donnerait presque envie de créer une petite playlist des meilleurs tubes chantés a capella par les meutes de supporters du métro parisien. Pas sûr que la RATP reste « dead silent » après cela. 

 « Don't assume that all French speak proficient english »

Sans blague. C'est sûr, on ne peut rien dire sur ce coup là, les Parisiens rechignent encore à manier avec ardeur et dextérité la langue de Byron et de Shakespeare. Mais il y a du progrès ! 

Non, on plaisante, la France est toujours l'une des plus mauvaises élèves d'Europe en anglais, et très loin sur l'échelle mondiale. Depuis 2013, nos charmantes têtes blondes sont bonnes dans beaucoup de matières et privilégieraient les études longues une fois le Bac passé, pourtant l'anglais reste la bête noire du pays. Selon le classement établi par l'English Proficiency Map, notre niveau d'anglais se situerait entre celui des Indonésiens et des Taïwanais. En plus, même si certains visiteurs étrangers arrivent à manier avec un certain talent notre langue, on ne se gênerait pas pour les corriger en cas de faux pas. « Shameful » entend-on outre-Atlantique, mais nous n'avons aucune idée de ce que cela veut dire.

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