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©Flickr/LianaSkewes

Les techniques les plus courantes pour gruger dans le métro parisien

Écrit par
Louise Pierga
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C’est l’été et à moins d’être rentier, égérie Chanel, ou chômeur avec une grand-mère qui habite en bord de mer, vous passerez la plus grande partie de la saison à Paris. En même temps, il y a pire. Oui, il y a les contrôleurs de la RATP. C'est pourquoi, en bons samaritains, nous avons choisi de vous livrer ici-même, au péril de notre code moral, nos conseils pour échapper à leurs griffes acérées, leurs pattes velues et leurs yeux perçants.*

 Conseil n°1: La semi-gruge involontaire

 a)    Le coup du baby-sitter évaporé

Gardez toujours sur vous des tickets tarif réduit et un ticket tarif plein. Si vous prévoyez de traverser une zone à risque où les contrôles sont journaliers (Montparnasse, Nation ou Châtelet en heure de pointe, mais en même temps là, vous cherchez les embrouilles), compostez un ticket tarif réduit. Au moment du contrôle, feignez d'avoir confondu entre vos tickets et ceux que vos employeurs vous donnent pour la petite fille leucémique que vous gardez tous les après-midis, en plus de faire les marchés les mercredis et d’être serveur/euse de nuit la semaine et de vous prostituer pour payer le loyer de votre misérable appartement le week-end. Attention, essayez de ne pas trop en rajouter, quand même.

Le scénario prend dans 78 % des cas.

b)   Le coup du (trop gros) paquet de tickets à éplucher

Attention, cette méthode ne fonctionne pas à tous les coups. Vous devrez avoir en possession de nombreux tickets usagés plus ou moins récents, pas moins d’une cinquantaine, il ne faut pas hésiter à décourager le contrôleur et chercher en lui la flamme de fainéantise malgré la perfidie inhérente à son emploi de bourreau des tunnels souterrains.* Pour lui donner tout de même une lueur d’espoir, glissez dans votre bouquet de tickets périmés un ou deux tickets neufs. Maintenez avec un aplomb calme et sympathique que votre ticket est dans ce paquet et que vous ne paierez pas d’amende parce que le contrôleur en question n’est pas capable de trouver ce ticket invisible. N’hésitez pas à inverser la situation en laissant entendre que si le contrôleur ne trouve pas le ticket, vous risquez de faire remonter l’information à ses supérieurs.

Le désespoir poussera dans 62 % des cas le contrôleur à abandonner, mais la volonté de nuire le remettra 95 % du temps dans le bon chemin de la haine et du besoin de faire souffrir son prochain.*

 c)    Le coup de « J’ai de quoi payer. Mais moins. »

Vous avez ouvertement fait preuve de harcèlement sexuel en vous collant érotiquement à un autre usager pour forcer le tourniquet de l’angoisse, hélas vous vous faites choper au premier tournant par un troupeau de contrôleurs en immersion, en clair vous êtes MAL, vous allez RAQUER. Seule échappatoire : vous dites que vous n’avez ni pièce d’identité, ni carte bleue et juste 20 balles sur vous (pensez quand même à avoir 20 balles sur vous). Eventuellement, rajoutez que vous avez dû quitter votre chambre de bonne en urgence pour aider votre grand-mère à monter ses sacs de courses.

Dans 43 % des cas, le contrôleur accepte le deal. Sauf que s’il le fait, il faut savoir que c’est lui qui vous gruge vu que l’amende n’est pas déclarée et que vous filez juste 20 balles à un type dans le métro. Vous restez gagnant sur le plan financier mais perdant sur le plan moral, c’est votre premier pas sur le terrain de l’illégalité et de la corruption. Vous êtes un(e) sacré enfoiré(e).

 

Conseil n°2 : la gruge en bande organisée

a)  Rester en contact avec le monde (mais surtout avec les crevards comme vous)

Si vous êtes un crack des réseaux sociaux, suivez sur Twitter quelques comptes qui se destinent à indiquer en live l’emplacement des contrôleurs à Paris (@ControleurRATP @controleur_ratp). Seul bémol, le nombre d’abonnés bien trop faible ne permet pas d’avoir une couverture fiable de la ville. Et si vous n'êtes pas en possession du combo smartphone/tablette/fondue neuronale mais juste d'un Windows 1998, laissez tomber.

Taux d’efficacité : 7 %.

 

b) La trahison assumée

 

Si vous prenez le métro accompagné(e), n’espérez pas jacasser pendant tout le trajet, déjà parce que les conversations dans le métro c’est nul, mais surtout parce que votre camarade peut vous servir de coéquipier dans votre quête de gruge. Forcez-le à marcher à une distance d’environ 2 mètres 50 devant vous de façon à ce qu’il vous fasse profiter d’un champ de vision avancé sur les couloirs du métro et les mauvaises surprises que réservent ses virages.

 

Assurez-vous avant tout que votre camarade ait bien composté son ticket ou n’espérez pas conserver cette amitié (la victime risque de vous bloquer sur Facebook #outrage).

Conseil n°3 : La méthode infaillible

C’est un peu dur de vous la confier publiquement, on espère que ça ne va pas nous attirer les foudres des transports en commun. Mais dans l’espoir inégalé de vous faire profiter d’un filon en or, on se doit bien de vous lâcher cette info en exclusivité.

Prenez le vélo à la place.

 

* Attention, nous n’avons ABSOLUMENT rien contre les contrôleurs, c’est d’ailleurs parce qu’on en a rencontré des sympas qu’on a été en mesure de rédiger cet article, on voudrait même profiter de cette astérisque en taille 8 très lisible pour dire que les contrôleurs on les aime énormément beaucoup et que c'est pas de gaieté de cœur qu'on passe par tous ces stratagèmes pour oublier de payer le métro, on sait bien que c'est mal mais on sait aussi que c'est mal de pas manger cinq fruits et légumes par jour donc question éthique on est déjà des sous-humains immondes.

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