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Les voies sur berges de Paris deviendront-elles piétonnes comme le veut Anne Hidalgo ?

Écrit par
Emmanuel Chirache
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La guerre pour la piétonisation des voies sur berges aura bien lieu. Sur fond de clivage droite-gauche entre la région gouvernée par Valérie Pécresse et la ville de Paris dirigée par Anne Hidalgo, le débat n'est pas sans légitimité ni les arguments des uns et des autres sans pertinence. Alors que du côté de la mairie, on souhaite prolonger la politique commencée par Delanoë pour des raisons environnementales, les opposants au projet insistent sur les problèmes de circulation et dénoncent une vision idéologique anti-voitures.

S'appuyant sur le récent avis défavorable de la commission d'enquête qui estime « que l’étude d’impact [de la mairie de Paris] ne permet pas d’établir la réalité de la réduction de la pollution automobile », le conseil régional rappelle que « la région avait alerté sur le fait que cette voie était une infrastructure d’intérêt régional et que les effets du report de circulation risquaient d’être très pénalisants en matière de pollution et d’embouteillage. » Pourtant, il semble que le précédent positif des voies rive gauche, piétonisées par Delanoë en 2013, démontre que les hypothèses en termes de circulation bouchée doivent être revues à la baisse.

Une mesure approuvée par 60 % des Parisiens

Les urbanistes parlent ainsi d'une « évaporation » du trafic, qui réduit spontanément lorsque l'accès à une voie est ralenti ou supprimé. Un article du blogueur Olivier Razemon évoque avec brio ce phénomène, qui voit les comportements des automobilistes changer de façon plus complexe qu'il n'y paraît. Les partisans des voies sur berges estiment quant à eux que le trafic n'est que « reporté » en banlieue. Pire, d'après eux l'impact sur la pollution sera faible, dans la mesure où la proche banlieue concentrera une grosse densité de voitures suite à cette piétonisation de l'axe central parisien. 

En attendant, Anne Hidalgo maintient son cap contre vents (toxiques) et marées (noires). Pour la maire de Paris, la mesure est non seulement populaire (plus de 60 % des Parisiens approuveraient la mesure d'après un sondage ifop) mais aussi nécessaire pour relever le défi du dérèglement climatique et de la qualité de l'air. Malgré l'avis négatif de la commission d'enquête, le prochain conseil de Paris statuera donc sur la piétonisation des voies sur berges de la rive droite, un débat autour de la voiture qui risque d'être vif, en espérant qu'il ne dérape pas trop. 

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