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Notre guide pour profiter du Pitchfork Festival

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
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Du 30 octobre au 4 novembre prochains, le nord-est de la capitale sera une nouvelle fois rythmé par le Pitchfork festival. Alors, quelle note pour cette 7e édition ?

Rendez-vous compte, cela fait depuis 1996 que le site américain Pitchfork fait la pluie et le beau temps dans le paysage de la musique indé. Nombreux sont ceux à guetter ses célèbres notes où une décimale fait et défait l'avenir d'un groupe. Au-delà de l'aspect précurseur du site, on peut aussi lui reprocher son approche monolithique d'une scène indé aux multiples facettes. En étant un peu chauvin, on pourrait par exemple regretter l'absence de lumière sur le vivier français, l'un des meilleurs de notre bon vieux monde. Heureusement pour nous, le Pitchfork festival, qui se déroule depuis 2006 à Chicago, a débarqué à Paris en 2011. Et depuis l'année dernière – voire depuis 2015 avec l'Opening night –, un warm up géant a lieu dans le quartier de la Bastille. Plongée au cœur de la programmation du festival.

Comme toujours, c'est l'avant-garde qui prend la Bastille

Ce ne sont pas loin de 50 groupes qui vont se succéder pendant deux jours, le tout dans sept salles disséminées dans le quartier de la Bastille. Leur but ? Prendre le pouvoir. Certains l'ont même déjà un peu pris, façon coup d'Etat souterrain qui n'attend que l'alignement cosmique des planètes pour éclater. Prenez les Bryan's Magic Tears. Ils viennent d'être annoncés il y a quelques jours, ils ne sont même pas sur le site internet du festival et pourtant, ils ont déjà gagné. Leur son est un condensé de psyché-shoegaze krautrocké qui te décolle la rétine et les tympans en même temps. Une des drogues les plus addictives du moment. A la Mécanique Ondulatoire le 31 octobre. Pour une veille de Toussaint, c'est la lumière au bout du tunnel.

Il faudra également aller voir le démoniaque univers de Lido Pimienta, sa diabolique voix habillée par des boucles électroniques et des rythmes latino. Sinon, les Anglais de Yowl risquent de casser quelques mandibules avec leur garage punk tandis qu'Angelo De Augustine bercera (endormira ?) son audience de sa douce voix qui nous rappelle celle de Jeremy Earl de Woods. Voilà pour nos recommandations, reste à vous faire votre idée et à choisir votre leader en vous baladant dans cette embastillée Avant-Garde.

La Villette comme plat de résistance

C'est au parc de la Villette que l'on se rendra après cette mise en bouche. Avant d'évoquer le gros du festival qui se déroulera à La Grande halle de la Villette, penchons-nous sur le programme des deux After Parties des deux premiers jours du festival qui comme les années précédentes se dérouleront au Trabendo. A l'affiche de ses Après Soirées, un B2B entre Ben UFO et Call Super, des live d'Actress et Jacques Greene ou encore Deena Abdelwahed, auteure avec 'Klabb' d'un disque aux mille et une influences. 

Le festival, le voici. L'un des moments forts sera la curation de la première nuit par The National. Lors de cette soirée d’ouverture, les Américains présenteront leur album 'Sleep Well Beast', et seront notamment accompagnés par les mythiques Ride, back dans les bacs après plus de vingt ans d'absence. Kevin Morby sera lui aussi présent pour présenter son déjà quatrième album, le très classieux 'City Music', tandis qu'on se délectera du génie de Chassol, l'une de nos plus belles fiertés musicales nationales.

La seconde journée sera marquée par les concerts de Jungle, de Cigarettes After Sex, Andy Shauf, d'Isaac Delusion mais surtout par Kamasi Washington. Les concerts du saxophoniste américain sont de véritables expériences qui se situent entre jazz, funk et rock. Quand on sait qu'il a joué avec le légendaire George Duke, on ne peut qu'avoir hâte de devenir fou ce vendredi 3 novembre.

Pour l'ultime soirée et nuit, c'est l’un des groupes estampillés Pitchfork qui foulera sur la scène de la grande halle. Et quand on pense Pitchfork, comment ne pas évoquer Run The Jewels ? Soutenus depuis toujours le magazine, Killer Mike et El-P défendront 'Run The Jewels 3' sorti l'année dernière. Autre claque en perspective, le concert de BadBadNotGood et leur jazz fusion tout droit sorti du cosmos canadien. Et dans la mesure où cette dernière soirée se prolongera jusqu'au petit matin, c'est fort logiquement que la programmation prendra un visage plus électronique. Qu'il s'agisse de The Black Madonna, The Blaze, Jacques, Bicep ou Talaboma, tous n'auront qu'une idée en tête – et dans les jambes : vous faire danser comme des fous jusqu'à ce que phlébite s'ensuive.

Note : 7,3.

Quoi ? • Pitchfork Music Festival
Où ? • Grande Halle de La Villette, plusieurs salles dans le quartier Bastille pour la partie Avant-Garde et au Trabendo pour les After Party.
Quand ? • Du 2 au 5 novembre


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