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On a parlé slow fashion avec la créatrice de Daily Nue

Écrit par
Fleur Burlet
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Une jeune femme dénudée étale lentement un tas de poudre blanche sur le sol, son corps partiellement recouvert de ses longs cheveux roux. Plus loin, un corps drapé de soie caramel rappelle une sculpture de Jean Arp. Bienvenue dans le monde joliment onirique de Daily Nue, la marque de vêtements épurée qui laisse parler la qualité de la matière : des fibres naturelles et éthiquement produites. Fondée en octobre 2016 par Tiphaine Guiran, styliste de 22 ans tout juste diplômée de l'Atelier Chardon Savard, la slow fashion de Daily Nue est la réponse que l'on attendait à une industrie de la mode en plein vertige. Rencontre.

Peux-tu expliquer le choix du nom de ta marque ?

Tiphaine Guiran : « Daily », c'est le quotidien, quelque chose qui fait partie de nos vies sans même qu’on s’en rende compte. « Nue », c’est la beauté dans sa version la plus sincère, dépourvue de tout superflu. J’aime l’idée absurde d’une marque de vêtement qui s’appelle nue, qui vient déshabiller par sa discrétion. L’idée est que le vêtement s’efface derrière la personnalité, qu’il sublime le naturel de la personne qui le porte.

Quel est le concept de Daily Nue ?

Changer notre relation avec le vêtement, réapprendre à aimer un vêtement pour son histoire, sa qualité et l’univers qui va avec. Le tout par le biais de projets artistiques venant recréer une histoire autour du vêtement et de sa relation avec le corps. Ce n’est pas par le vêtement que je vais innover, mais par la façon de le présenter. Je veux créer des vêtements qui restent dans leur fonction première - habiller, sublimer le corps - mais qui viennent bousculer les codes dans la façon de les montrer. 

Tu as toujours été fascinée par le corps ?

Toujours oui, je m’intéresse beaucoup à la photo et j’ai toujours trouvé que les plus belles photos sont soit des portraits soit de la nudité. D’où la complexité quand je dois faire photographier les vêtements : j’ai toujours tendance à vouloir plus montrer la peau, le visage.

Tu défends une autre façon de consommer la mode. Sens-tu un changement de mentalités ?

Il commence à se faire sentir. De même que pour la nourriture, les gens ont de plus en plus besoin de savoir comment ont été faits les vêtements qu’ils portent. Mais le problème c’est que pour l’instant c’est surtout un argument de vente. Le changement doit se faire à ce niveau-là : l’éthique dans la fabrication du vêtement devrait être normale. J’aime que les gens achètent mes pièces parce qu’ils les aiment, et non pas pour comment elles ont été faites.

Après le succès de son pop-up store en printemps dernier, Daily Nue prépare une exposition autour du corps en partenariat avec une photographe/vidéaste. Plus d'infos sur Instagram.

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