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Paris est mon métier : je suis guide

Écrit par
Hannah Benayoun
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Visiter une ville devient de plus en plus facile. Applications smartphone, bouquins en tout genre, cartes pour se repérer : en papier, en carton, en tissu, à manger, il y en a pour tous les goûts. Quant au tourisme, il évolue vite grâce aux nouvelles technologies, qui côtoient désormais les méthodes traditionnelles. Tout est fait pour que votre curiosité soit rassasiée, en fonction de vos moyens et de vos envies, que vous soyez pro ou anti-gluten, que vous aimiez le street art ou que vous détestiez la tour Eiffel. Les guides d'aujourd'hui s'adaptent tout simplement à vos goûts et se promener à Paris est devenu un menu déroulant à l'infini. Dès lors, certains décident de faire carrière dans le tourisme et de transformer vos rêves de voyages en réalités scintillantes. Portraits de ces nouveaux guides.

Prénom : Thomas

Âge : 28 ans

Je fais quoi pour gagner mon pain : Architecte - designer en freelance

Pourquoi j'ai pensé devenir guide : J'ai découvert cette opportunité par le bouche à oreille. On ne peut pas dire que je suis guide au sens strict du terme : en réalité, je suis au service des entreprises étrangères qui visitent Paris. Ca part de la visite basique au tournoi de pétanque ou à la chasse au trésor...

Qu'est-ce que cela m'apporte : Ce job me prend trois heures de mon temps et je peux me payer mes courses ou un petit voyage hors de la capitale. Comme je travaille chez moi, cela me permet de sortir, de découvrir des endroits que je ne connaissais pas. Passionné de musique à la base, je m'autorise quelques petits conseils. Je parcourais pas mal de pays moi-même avant de devenir guide à temps partiel. J'aimais me retrouver devant quelqu'un qui pouvait me conseiller, m'orienter.

Prénom : Julien Perrier

Âge : 26 ans

Mon boulot : J'ai cofondé Mon Beau Paris il y a quelques mois. On est parti d'un constat : les visites classiques style guide au parapluie étaient trop archaïques. Soixante-dix pour cent de la clientèle étrangère est anglophone, des Américains, des Australiens et des Anglais. La plupart sont souvent des blogueurs qui veulent chroniquer Paris, du coup ils savent exactement ce qu'ils veulent voir.

Comment tout a commencé : Avec mon ami Alexis, nous avions l'habitude de mettre nos appartements sur Airbnb. Nous sommes des fous d'histoire, alors faire connaître Paris aux gens qu'on hébergeait était devenu naturel. On voulait créer des profils de visites uniques, combiner découverte de patrimoine et goût des saveurs françaises, comme les dégustations de vins qui sont inévitables.

Pourquoi le tourisme à la carte : A notre grande surprise, nous avons une grande clientèle francophone, encore curieuse de découvrir et redécouvrir Paris. Les blogueurs étrangers, notamment américains, suivent les visites pour nourrir leur savoir. Les gens plus âgés, autour de la soixantaine, adorent se balader dans Paris. A côté des monuments, on propose aussi des balades street art dans le Marais, un peu moins contemplatives qu'une visite classique : on interagit avec la ville. Paris n'est plus un musée.

Prénom : Marion Prouteau, entrepreneur et fondatrice de Robert Pink, un site de promenades et dégustations artistiques.

Une longue histoire : J'ai créé mon entreprise en 2008. J'ai été inspirée par une phrase de l'artiste Robert Filliou qui disait que « l'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art ». Je ne crois pas que l'on puisse se lancer comme ça sur un coup de tête. Après dix ans dans le milieu culturel, des études, j'ai voulu allier art et tourisme. Je voulais faire découvrir le Paris artistique au-delà des institutions, des galeries.

Le sur-mesure, un piège ? Faire du sur-mesure est une nouvelle manière de concevoir les visites. Cela ne fausse en rien la curiosité des visiteurs, ça l'organise. Les visiteurs de Paris attendent une expertise que je leur donne, je ne suis pas marchande de programme, je veux laisser le temps aux touristes de regarder, de s'approprier le lieu qui leur plaît. Néanmoins, l'archétype du guide-au-parapluie marchera toujours, parce qu'il a du charme !

Le challenge ? Une fois, j'ai dû m'atteler à un groupe, dont la taille varie de dix personnes jusqu'à plus de deux mille. Il a fallu que je recrute les personnes compétentes, capables de faire visiter, découvrir et faire comprendre une ville à une équipe étrangère... C'est un défi, mais en général, tout se passe bien !

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