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Rencontre avec Joëlle Ciocco, figure de proue de la beauté parisienne

Écrit par
Elsa Pereira
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Vous avez sûrement déjà croisé son lait onctueux capital dans une salle de bain parisienne, humé son délicat parfum et sa texture laiteuse. Conceptrice de produits cultes, Joëlle Ciocco nous reçoit comme un rayon de soleil dans ses quartiers parisiens. C’est aux pieds de la Madeleine, rive droite, qu’elle a ouvert – il y a plus de 20 ans – son institut. Un appartement découpé en quatre suites de soin et où l’on prodigue avec bienveillance l’art de l’épidermologie.

Ne cherchez pas ce terme de 13 lettres dans le dictionnaire, il est unique, tout droit sorti de l’expérience de Joëlle Ciocco. Biochimiste de formation, elle se spécialise dans l’étude de l’épiderme pour en décrypter les mystères. L’épidermologie était née : une « étude de la logique du fonctionnement personnel de l’épiderme et plus particulièrement de son manteau cutané ». Un art qu’elle alimente avec des recherches studieuses dans son laboratoire francilien mais aussi grâce à son « expérience du fauteuil ».  

Time Out Paris : Avant toute chose, qu’est-ce que l’épidermologie ?

Joëlle Ciocco : C'est un mot un peu inventé qui veut dire « logique de l'épiderme ». Voilà quarante ans que je travaille derrière mon fauteuil. Grâce à cette expérience, j'ai compris que chaque peau avait sa propre identité. Et ce qui m’intéresse avant tout, c’est la membrane. C'est mon cheval de bataille. Je ne parle pas de crème anti-âge, je parle des défenses naturelles de la peau. Il faut comprendre le vêtement cutané, son fonctionnement et ses dérèglements pour proposer une cosmétique logique.

Lorsque l’on analyse la membrane, on remarque qu’elle contient tout ce que pourrait contenir un cosmétique idéal. Elle contient des filtres solaires naturels, des lipides, un microbiote complet qui va s'auto-générer, des micro-organismes qui travaillent et qu'il ne faut en aucun cas détruire. Alors si vous procédez à un décapage, à un nettoyage agressif ou à un nettoyant au contraire pas suffisant, elle va perdre ses facultés de reconstruction…

Tout découle d’une logique de vision. On ne peut pas considérer l'organe peau de la même manière partout. Entre le visage, le scalp, le corps et les muqueuses : rien n'est pareil, rien ne vieillit de la même façon. Chaque membrane a sa particularité. Le visage est exposé à tout : le froid, le chaud, la lumière, les mains, le portable, le maquillage, etc. Le corps, lui, est totalement protégé. Or la conscience de l'hygiène est beaucoup plus systématisée pour le corps que pour le visage. Le soir, on retire ses vêtements et ensuite on lave son corps. Pour le visage, on se couche la plupart du temps sans se laver, dans le meilleur des cas, on ne se lave qu'une fois.

Vous avez d’ailleurs été l’une des premières à souligner l’importance du double nettoyage…

Mais attention, ce double nettoyage doit être en respect de la membrane. Or cette membrane est très personnelle, elle raconte votre patrimoine génétique, votre histoire…. Au Centre de soins, on s’intéresse donc à la génétique, au passé et au présent. Qui êtes-vous aujourd'hui ? Où vivez-vous ? Quel est votre métier ? Etes-vous parent ? Avez-vous un problème de santé ? Autant de questions auxquelles il faut ajouter une partie plus psychologique. C'est l'expérience de mon fauteuil qui m'a donné toute cette connaissance. Lorsque l’on rencontre nos patients, il va y avoir toute une partie qui consiste à essayer de comprendre les attentes réelles du patient que l'on va traiter, qui est souvent cachée ! Nous avons besoin de ce temps d'exploration avec la personne, parce qu'il y a évidemment des non-dits. Il faut du temps aux personnes pour avouer leurs mauvaises habitudes. C'est à nous de faire en sorte d'être un vrai détective.

La peau est une membrane connectée... 

Il faut se rappeler que c’est la peau qui nous sépare du monde extérieur. Le visage est placé au niveau des quatre sens : la bouche, le nez, les yeux, les oreilles. Il relie tout ce qui est dans notre intestin. On hume toute la journée des odeurs de nous-même ! Je n'ai pas attendu le livre pour réfléchir sur la participation du système de l'intestin. Certaines choses restaient sans réponse : il y a des gens qui mangent très mal et qui ont une très belle peau et d'autres qui mangent très bien et qui ont une vilaine peau. Je pense néanmoins que c'est dû aux micro-organismes que l'on trouve dans notre intestin. Si vous avez une tendance à avoir une dégénérescence de ce microbiote dans le gros intestin, cette pollution va jouer directement sur votre peau. Selon moi, le sport – même seulement vingt minutes par jour – vaudra tous les élixirs anti-âge que vous pourrez vous mettre sur la peau !

Les 5 conseils avisés de Joëlle Ciocco :  

1. Réapprendre à se nettoyer le visage

Il est impératif de dire à la Parisienne que l’on ne va pas se coucher le soir sans se laver la peau même si on est paresseuse, même si on rentre à deux heures du matin. On doit aller dans son lit, sur son oreiller avec une peau nettoyée au minimum syndical. Si on n’a pas le temps de faire son rituel de nettoyage, on peut éventuellement se nettoyer le visage à l’eau micellaire mais en se promettant bien que le lendemain on se nettoiera le visage correctement.  

2. Limiter les méthodes rapides

Le premier point c’est de procéder à un nettoyage adapté. Je ne suis pas contre l’eau micellaire mais elle doit, selon moi, se rincer à l’eau. Mais c’est à mon avis loin d’être suffisant. C’est un très bon produit lorsque l’on voyage ou quand on sort de sa salle de gym, mais c’est tout. Quant aux lingettes nettoyantes, je préfère de pas faire de commentaires !

3. Respecter votre membrane

Nous avons résolu de nombreux problèmes de peau sur les gens qui se décapaient le visage le matin. Ne soyez pas agressive avec votre membrane. Les brosses et les gommages excessifs retirent une barrière naturelle qui met huit jours à retrouver son équilibre... Paradoxalement, cela entraîne une augmentation du vieillissement cutané et des sensibilités allergiques. C’est aussi important de ne pas polluer son épiderme en utilisant des cosmétiques très performants mais non adaptés à sa peau. Il n’y a pas de mauvais cosmétiques, mais des mauvaises utilisations.

4. Ne pas multiplier les marques

Lorsque vous utilisez un sérum X, la crème doit être X. Ils ont été élaborés comme des alliances et des supports.

5. Eviter de polluer ses pots de crème

Plus un produit a eu de l’activité, plus il y a du monde à l’intérieur qui peut se propager ! Il y a des pollutions de membrane qui sont les résultats de produits pollués. Même le lait onctueux capital est désormais vendu dans un emballage sous vide. En 45 ans de métier, j’ai pu observer l’évolution des rituels. Aujourd’hui, toutes les femmes voyagent, parcourent le monde. J’ai vite compris que face à ces nouvelles habitudes ce n’était plus possible d’avoir des pots où l’on cueille la crème en y mettant le doigt ! Je voudrais que l’on fasse un contrôle bactérien sur le produit tout juste ouvert et une fois fini.

Retrouvez les produits Joëlle Ciocco chez Oh My Cream

Quoi ? • Centre de soins Joëlle Ciocco
Où ? • 8 Place de la Madeleine, 8e 

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