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Reportage • Vice sur la ligne blanche au Pérou, entre tueurs à gages repentis et apprentis

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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Après avoir fait le point dans son premier épisode sur l’incontournable Pablo Escobar, figure mythique des trafiquants de drogue sud-américains, et sur son influence contemporaine (en particulier, à travers l’excellente série de Netflix, ‘Narcos’), le magazine Vice nous plonge à travers ce deuxième reportage dans la loi des cartels contemporains à Lima, au Pérou, désormais plaque tournante du trafic de cocaïne en Amérique latine. Et on ne vous cache pas que c’est vertigineux. Et glaçant.

Ici, c’est d'abord un ancien tueur à gages d’Escobar réfugié au Pérou, Elmo Molina, qui sert de point de départ à la journaliste de Vice, Monica Villamizar (une jeune femme qui n’a manifestement pas froid aux yeux). Aujourd’hui rangé des bagnoles, Molina s’occupe d’un terrain de foot pour jeunes en difficultés. Mais au début des années 1990, c’est en tant qu’assassin - sicario en VO - qu’il officiait avant de tenter de fuir la loi des cartels mexicains de Medellin. Ce qui lui valut de tragiquement voir sa femme et leur petite fille de six mois assassinées, ainsi que sa maison incendiée en guise de représailles. Cela a beau être la loi du milieu comme on la voit au cinéma, le témoignage du tueur repenti ne manquera pas de vous prendre à la gorge...

Mais le reportage ne s’arrête pas là, décidant alors d’aller à la rencontre des descendants actuels d’Elmo : de jeunes, très jeunes Péruviens, de 15 ou 16 ans, employés à leur tour dans le business de la mort établi par les cartels. Pour quelques centaines de dollars, ces apprentis sicarios sont en effet capables de descendre à peu près n’importe qui sans le moindre remord. Loi de l'offre et la demande, quand tu nous tiens… D’autant que les nouveaux entrants sur le marché n’hésitent pas à casser les prix pour se faire une place. Comme quoi le commerce de la mort est un commerce comme les autres. Ni plus ni moins. Entre codes d’honneur mafieux, omniprésence de la mort, cynisme de l’argent toujours inodore et paranoïa rampante, ces gamins paumés, sans famille, semblent devenus des machines à tuer dans l’indifférence générale. Une plongée dans les abîmes de l’âme humaine et dans le cynisme de l’argent-roi. Du vrai journalisme d’investigation pour un reportage franchement remuant. Et ce n'est que l'épisode 2... Plus dure sera la chute ?

Vidéo • 'Cocaine: Narcos, Sicarios et Perou' par Vice (V.O sous-titrée)

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