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Richard Anthony en 10 reprises étonnantes

Écrit par
Emmanuel Chirache
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Cette nuit, Richard Anthony (né Btesh au Caire) est décédé à l'âge de 77 ans. Si tout le monde connaît son nom, seuls les quinqua et sexagénaires savent à quel point il fut une immense star dans les années 1960, le rival de Johnny Hallyday. Interprète sympathique, Richard Anthony a surtout eu le nez creux pour adapter les bons tubes au bon moment. Ecrites avec intelligence, ses adaptations en français de hits anglo-saxons ont grandement bénéficié de la situation du marché du disque à l'époque : en France, personne ou presque ne connaissait les groupes et les artistes anglais et américains, et il faudra attendre les Beatles et les Rolling Stones pour voir quelques rares groupes devenir célèbres au fil de la décennie. Pour autant, les yéyés ont profité dans les grandes largeurs du répertoire anglo-saxon, piochant tranquillement leurs succès dans ce catalogue en or. Loin des Polnareff, Dutronc, Christophe ou Nino Ferrer, Anthony s'est cantonné presque toute sa carrière dans ce rôle d'homme à reprises, représentatif d'un âge révolu. Exemple en dix reprises étonnantes, ratées ou réussies.

1. "J'ai rêvé" (original : "Dream Lover" de Bobby Darin)

Avant de devenir connu grâce à "Nouvelle vague" ("Three Cool Cats" des Coasters), Richard Anthony teste d'autres singles américains, dont ce morceau merveilleux de Bobby Darin, qui contribue à faire de lui l'archétype du chanteur romantique. 



2. "J'entends siffler le train" (original : "500 miles", traditionnel américain)

LE tube ultime, celui qui va asseoir sa réputation en France et dans l'équipe de Salut Les Copains. L'original est un traditionnel folk qui fut souvent repris dans les années 1960, comme on a pu le voir récemment dans le formidable film 'Inside Llewyn Davis' des frères Coen.



3. "Ne boude pas" (original : "Take Five" du Dave Brubeck Quartet)

A l'époque, il n'est pas rare de voir des instrumentaux de jazz adaptés en chansons françaises. Nougaro était un habitué du genre, reprenant "Blue Rondo à la Turk" et "Three To Get Ready" ("Le Jazz et la Java") du même Dave Brubeck.



4. "Itsy Bitsy petit bikini" (original : "Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polka Dot Bikini" de Brian Hyland)

Popularisée en France par Dalida, cette chanson gag s'accompagne d'un scopitone à ne pas manquer.



5. "C'est ma fête" (original : "It's My Party" de Lesley Gore)

Reprise du morceau culte de Lesley Gore, "C'est ma fête" prouve qu'on peut bien adapter une chanson interprétée à l'origine par une femme, et garder sa dignité (et inversement).



6. "Ecoute dans le vent" (original : "Blowin' In The Wind" de Bob Dylan)

Incontournable exercice, la reprise d'un Dylan ne pouvait pas décemment échapper à l'ogre Richard Anthony, qui désamorce par sa mièvrerie un morceau explosif.



7. "Rien pour faire une chanson" (original : "Run For Your Life" des Beatles)

En pleine beatlemania et après la sortie de 'Rubber Soul', Anthony s'attaque aux Fab Four. Il était temps. Inutile de dire que le titre n'apporte absolument rien à l'original.



8. "Fille sauvage" (original : "Ruby Tuesday" des Rolling Stones)

Après les Beatles, leurs rivaux : les Stones, qui viennent de sortir leur ode psychédélique, ce génial 'Between The Buttons' d'où est tirée "Ruby Tuesday", atrocement revisitée ici.



9. "Inch'Allah" (original : Salvatore Adamo)

Il n'y a pas que les Anglo-Saxons qui ont le privilège de passer au sanibroyeur Richard Anthony. Belle chanson de Salvatore Adamo, "Inch'Allah" perd un peu de sa superbe une fois qu'on lui ajoute des arrangements mielleux et une voix moins vibrante.



10. "Amoureux de ma femme" (original : "Nessuno mi puo giudicare" de Caterina Caselli)

Le dernier tube de Richard Anthony, adaptation d'une chanson italienne aux paroles délirantes : « Qu'est-ce qu'il m'arrive aujourd'hui, je suis amoureux de ma femme ? » « Oui, mais ça, c'est tout à fait normal ! »

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