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Oxmo Puccino
© Vincent Desailly

7 questions à... Oxmo Puccino

A l'occasion de son concert à l'Olympia, interview avec l'artiste Oxmo Puccino

Houssine Bouchama
Écrit par
Houssine Bouchama
et
Céline Quintin
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Un grand monsieur. Abdoulaye Diarra dit Oxmo Puccino, 41 ans, revient sur scène pour présenter son huitième album : ‘La Voix lactée’. Un blaze charnel, pour un disque optimiste, lumineux, dans lequel l’artiste alterne habilement rap au flow apaisé et chant assumé. Au cours des années, le gosse du 19e a su traverser les périodes, muant de black mafioso sous la tunique Time Bomb à « black Jacques Brel » collaborant avec Olivia Ruiz. Il défend son disque dans toute la France, dont une date à l’Olympia le 30 mars. L’occasion de parler de son opus, de scène et de faire un mini-bilan, tout simplement.

Time Out Paris : Sur 'La Voix lactée', on sent que tu as trouvé un certain équilibre entre rap et chanson française. Tu as d'ailleurs bossé avec le compositeur Renaud Létang (Alain Souchon, Jane Birkin) sur cet opus. Tu peux nous en dire plus sur cette collaboration ?

Oxmo Puccino : Comme le dit Côme, le bassiste du groupe, la différence entre chanson française et rap est folklorique. Pour le second, nous n'avons plus affaire à une jeune musique, et dans quelques années, les jeunes d'aujourd'hui ne feront pas la distinction. C'est la raison pour laquelle, débarrassés de ce questionnement, Renaud et moi avons axé notre travail sur le plaisir qu'il y avait à en tirer, dans le peu de temps qui nous était imparti. L'objectif étant de dégager un moment agréable à l'écoute de 'La Voix lactée'.

A l'époque d''Opéra Puccino', « (tu) ne comptais plus les nuits où tu rêvais de cesser une vie. » Sur ton dernier album, tu transmets, au contraire, de l'optimisme et de la joie. L'amour n'est donc plus mort ?

Cette obscurité du début doit rappeler le sérieux de mon désir de paix. Bien que j'aie évolué depuis cette époque, je n'ai pas changé et le monde ne s'en porte pas mieux, ce qui va dans le sens des appréhensions que j'exprimais. Quant à l'amour, c'est encore un sujet totalement inconnu.

Plus jeune ta plume était bestiale, à vif. Aujourd'hui, ton écriture est plus épurée et apaisée. Comment ça t'es venu ?

Ca m'est venu par le travail car une plume s'émousse.

© Vincent Desailly

Sur scène, tu dégages quelque chose de très fort, presque théâtral. Finalement, quand tu prépares un album, ce n'est pas juste un prétexte à la scène ?

Aujourd'hui, je ne rentre en studio que pour continuer sur scène, vivre le disque, apporter de la vie. Rien ne donne plus de valeur à un disque que d'avoir « vécu » l'artiste.

'La Voix lactée' est un album qui mêle énormément d'ambiances, combinant organique et synthétique. Ca donne quoi sur scène ?

Merci pour cette question et la précédente. Sur scène, ça reste à assaisonner car nous sommes encore aux prémices du voyage. Mais c'est parti pour être funk et très variable en ce qui concerne la prestation car nous avons agrandi le set pour avoir un show plus souple.

Ca fait vingt ans que tu es dans le rap. Comment tient-on aussi longtemps ?

Tout simplement, et je ne cesserai de le répéter : le travail et l'entourage.

Dans 'Star & Célébrité', tu racontes avec une pointe d'ironie les coulisses de la gloire. Tu n'es jamais lassé après tout ce temps ?

On n'est jamais célèbre qu'à travers les yeux des autres. Hors de mes voyages, je suis très casanier, solitaire et discret, je suis donc souvent surpris d'être reconnu. Rien n'est plus subjectif que le succès.

(Propos recueillis par Houssine Bouchama et Céline Quintin.)

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