21h00. Beirut ne vient pas du Liban mais des Etats-Unis, ou plutôt d’un monde où les frontières n’existent pas, car il compose un folk métissé de musiques originaires des Balkans, du Mexique et même de France. Une collision des genres sans étiquette et inimitable, un paysage mélodieux un brin nostalgique, qu’on a envie d’écouter en boucle pendant un road trip ou un long voyage en train. Zachary Francis Condon, le chanteur charismatique du groupe est au départ un trompettiste de jazz qui a grandi sur les terres brûlées par le soleil de Santa Fé au Nouveau Mexique, au son du mariachi et des musiques de son père, chef d'orchestre. Il part rouler sa bosse sur les routes d’Europe à 17 ans et s’inspire des fanfares balkaniques qu’il découvre à l’Est et d’un ukulélé embarqué dans ses bagages pour composer son premier album, tout seul dans son lit, ‘Gulag Orkestar’ qu’il achève en studio avec l’aide d’un ami. En 2006, Zachary forme un groupe pour jouer son album en live : ainsi naît Beirut, aussitôt acclamé par un large public. Une tournée plus tard, le garçon s’inspire du cinéma et de la chanson française (Brel, Gainsbourg, Montand) pour composer son second album 'The Flying Club Cups' à grand renfort d’accordéon et de samples de vieux films, qui compte les magnifiques tracks "Nantes" et "Cliquot".
Puis à l’univers des fanfares balkaniques et à la nostalgie frenchie, il mêle les percussions et les fières trompettes mexicaines d’Oaxaca, pour composer le troisième opus ‘March of the Zapotec’. C’est ainsi qu’après trois albums, Zachary chante et joue de multiples instruments (trompette, ukulélé, saxhorn, accordéon, batterie, claviers divers), et s’entoure de musiciens jouant cor d'harmonie, tuba, saxophone, clarinette, violon, basse guitare, mandoline, etc. Une diversité instrumentale compulsive qui fait toute la magie de sa musique orchestrale. En 2011, Beirut opère un grand virage : son dernier album ‘The Rip Tide’ est plus pop que les précédents, surtout dans ses rythmiques, même s’il est toujours empreint de musiques du monde. On ne sait pas encore ce que nous réserve le virtuose Zachary ces prochaines années, mais on peut s'embarquer à We Love Green pour un voyage musical organique, coloré et solaire, à pleine oreille.