Tanger de nuit
© Raúl Cacho Oses / Unsplash
© Raúl Cacho Oses / Unsplash

Que faire à Tanger le temps d’un week-end ?

Partez à la découverte de Tanger, carrefour des mondes et refuge des esprits libres.

Antoine Besse
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Mieux préservée du tourisme de masse que Marrakech, Tanger, ville portuaire de brassage (et de trafic), possède une indéniable aura. Cette cité postée entre Méditerranée et Atlantique, entre Afrique et Europe, a toujours fasciné ses visiteurs, depuis Eugène Delacroix et Henri Matisse jusqu’à André Téchiné et Yves Saint Laurent.

Entre 1923 et 1956, la ville devient la « Zone internationale de Tanger », gouvernée conjointement par des pays d’Europe (dont la France) et le sultan du Maroc, ce qui en fait une oasis de liberté et de tolérance unique au monde, un havre pour les artistes à la marge de la Beat Generation et/ou les gays européens qui n’avaient plus à se cacher. William Burroughs y a écrit – défoncé – Le Festin nu, aidé par Jack Kerouac, Mohamed Choukri en a tiré Le Pain nu, et Paul Bowles Un Thé au Sahara.

Il faut se perdre dans les venelles de la vieille ville pour trouver (entre les vendeurs de gandouras made in China) les vestiges de cet âge d’or bohème. Et pour le reste, voici notre guide des meilleures choses à faire en un week-end à Tanger !

Se prendre pour un pacha au Fairmont Tazi Palace

Alors que le Maroc s’affaire avant la Coupe d'Afrique des nations (en décembre 2025) et la Coupe du monde (en 2030), le calme règne toujours dans le Fairmont Tazi Palace de Tanger. Rien ne semble déranger la volupté sereine de ce palais qu’Ahmed Tazi, conseiller du sultan, a fait construire dans les années 1920. Posté sur une colline à l’ouest de la ville dans le très chic quartier Boubana, le bâtiment sort d’une colossale restauration dans le style arabo-andalou (murs blancs, moucharabieh, tuiles vernissées). 

Plus de 130 chambres (dont une gigantesque suite de 300 m2 !), une immense piscine de marbre vert, un spa de 2 500 m2, quatre restaurants, trois bars, sept niveaux… Un palace des superlatifs s’étendant sur 3,6 hectares et 200 mètres de dénivelé ! Les chambres (à partir de 290 €) en hauteur ont une terrasse qui donne sur les eucalyptus et les faubourgs de la ville tandis que celles du premier étage troquent la vue contre un petit jardin où prendre le frais le soir venu. La mer vous manque ? L’hôtel a prévu d’organiser des sorties sur un catamaran avec un chef qui vous cuisine des bouchées. Et la médina ne se trouve qu’à dix minutes de voiture.

Où ? Palais Tazi Ksar Al Mandoub, Jamaa Mokrae, Tanger 

Se faire une toile au mythique cinéma Rif

Sa façade Art déco surveille depuis 1937 la circulation de la place du Grand Socco, carrefour d’entrée vers la vieille ville. Le Rif est une adresse mythique de Tanger. Racheté en 2007 par Yto Barrada, Irina Prentice et Cyriac Auriol pour devenir la cinémathèque de Tanger, le lieu offre une programmation art et essai unique au Maroc où des nouveautés occidentales côtoient des films du monde arabe ou africain. Pas le temps pour une séance ? Arrêtez-vous à son agréable café pour regarder passer Tanger.

Où ? Grand Socco, place du 9-Avril, Tanger.

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Siroter un thé à la menthe au Café Baba

La médina change mais Baba reste Baba. Ce petit café sombre et enfumé ouvert en 1941 a vu passer toutes les personnalités qui ont construit la légende bohème de Tanger : l’excentrique milliardaire Barbara Hutton (dont on peut apercevoir la maison depuis la véranda), les Rolling Stones, Patti Smith ou Jim Jarmush (qui a tourné Only Lovers Left Alive ici !). Les clients, joint au bec, ne s’émeuvent pas de cette notoriété. Baba reste Baba.
Où ? rue Zaitouni, Tanger.

Se régaler végé chez NBTA

Cette jolie maison d’hôtes/résidence d’artistes s’est enrichie d’une petite cantine où la gastronomie marocaine montre qu’elle peut se passer d’animal mort. Sur des tables en tadelakt, on se régale de kefta végé sur une sauce romesco, une loubia aux blettes ou un mrouzia, sorte de tajine sucré-salé.

Où ? 8 rue Vicente, Tanger.

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Dégotter un livre rare à la librairie des Colonnes

Tennessee Williams, Marguerite Yourcenar, Jean Genet, William Burroughs… Tous les écrivains majeurs de la nouvelle vague de l’après-guerre sont passés par cette étroite boutique ouverte en 1949. Ils y trouvaient de l’inspiration, des livres ou des amis. Reprise et rénovée en 2010 par feu Pierre Bergé, la librairie organise toujours des rencontres, des dédicaces, des expositions. Un pan de culture mondiale !

Où ? 54 boulevard Pasteur, Tanger.

Mêler la Perse et le Maghreb chez Parisa

Planqué au dernier étage du Fairmont Tazi Palace (mais ouvert à tous), le Parisa est une table unique dans le paysage tangérois. On y découvre que les spécialités iraniennes comme le mast’o laboo (yaourt à la betterave), le poulet mariné au safran ou le ragoût d’agneau se marient très bien avec une pastilla aux fruits de mer ou un tajine au poulet !

Où ? Palais Tazi Ksar Al Mandoub, Jamaa Mokrae, Tanger 

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Clubber au Blue Pub

Les nuits tangéroises ne se sont pas éteintes avec Barbara Hutton. Notamment grâce au Blue Pub qui déroule une programmation cossue qui pioche dans les musiciens et DJ du Maroc (Lotfi E, Daox) comme de la France (on y a vu Molécule ou Léonie Pernet). Le tout en bord de piscine, à deux pas de l’hôtel El Muniria, l’ancien QG de la Beat Generation.

Où ? à l’angle du boulevard Pasteur et du boulevard Mohamed V, Tanger.

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