Chinatown Belleville

La devanture du Chinatown Belleville est à l'image du restaurant qui se cache derrière : immense, clinquante, kitschissime et ultra-moderne, un peu comme la Chine d'aujourd'hui. La surenchère de cuisine placardée (cantonaise, thaïlandaise, vietnamienne, chinoise et japonaise), la forêt de néons agressifs et la horde d'écrans plasma qui surmontent des portes sculptées ont de quoi impressionner (effrayer ?). On se méfie, et l'instinct ne trompe pas : la cuisine n'a rien de mémorable ici. Pourtant, le Chinatown Belleville est plein tous les week-ends, pas vraiment fréquenté par les familles chinoises du quartier mais plutôt par les groupes de Parisiens de tous âges. Ici on ne vient donc pas pour l’assiette – soyons clair – mais pour déguster son heure de gloire sur une petite estrade, armé d'un micro et face caméra, son image ainsi relayée sur des télévisions dans les deux immenses salles du restaurant.

Le jour de notre venue, nous avions réservé à 21h, mais surprise : un groupe de 200 Japonais était déjà installé, et le personnel a remballé le reste de sa clientèle, la priant sans ménagement de repasser... à 22h30 ! A part l’accueil, déplorable donc, le Chinatown Belleville reste une bonne adresse pour réunir de grandes tablées d’anniversaire sur fond de karaoké. A condition de passer vite (inscrivez-vous en premier) car le niveau sonore est très élevé et lorsque Roger – fan de Johnny – se sera emparé du micro, pas sûr que vous puissiez encore parler à votre voisin de table sans hurler. Côté carte, jetez votre dévolu sur des raviolis vapeurs assez bons et honnêtes, plutôt que sur le menu à 20 euros ou les plats à la carte assez chers, servis généreusement mais sans saveur.