Le Jaurès Café

Voici une brasserie parisienne tout ce qu'il y a de plus classique, avec ses garçons de café à l'humeur volage, son happy-hour de 18h à 20h, sa cuisine pas franchement raffinée mais mangeable, ses cuisines ouvertes après 23h, et sa déco plutôt réussie dans un style légèrement industriel et rustique. Bref, le Jaurès est une grosse machine, et « machine » est le mot, quand on sait qu'on vous refuse parfois une tarification happy-hour à 19h57 parce que « pour la machine [comprendre la caisse enregistreuse], c'est déjà trop tard ».

Vous n'irez pas au Jaurès Café pour y déguster un vin savoureux ou une bière artisanale, ni une entrecôte tendre. Non, vous irez au Jaurès parce que vous aimez cette immense terrasse fumeuse, chauffée en hiver, ensoleillée l'été, parce que l'ambiance est sympa, parce que c'est près du canal de l'Ourcq et du MK2, parce que c'est plus agréable que le bar d'en face et parce que vous aurez la chance de rencontrer Brahim, le serveur le plus doux-dingue de la place de Paris, un personnage de film, un comédien en stand-up permanent. 

Après une ou deux déceptions, vous aurez beau vous dire qu'on ne vous y reprendra plus, que ce n'est pas si bon marché que ça, surtout après 20h, vous finirez toujours par revenir au Jaurès. L'appel de la bière sans doute, mais aussi de cette atmosphère chaleureuse, qui doit beaucoup aux clients, un mélange sympathique d'étudiants du cours Florent, d'employés travaillant dans les environs, de touristes ou de promeneurs égarés.