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Alt-J + Jake Bugg + Haim

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Time Out dit

Clairement, les Alt-J possèdent le petit quelque chose en plus qui fait la différence. Là où beaucoup de nouveaux groupes indie rock paraissent tristement interchangeables, Joe Newman, Gus Unger-Hamilton et Gwil Sainsbury et Thom Green ont tracé une voie originale. Leur premier disque, 'An Awesome Wave', est un modèle de songwriting et d’arrangements, servi qui plus est par une cohérence à toute épreuve. Si la voix de Joe Newman surprend au départ par ses intonations un peu forcées, on finit par s’y accommoder d’autant plus que les mélodies sont pénétrantes et toujours servies par des idées intelligentes. Au sein d’une même chanson, les instruments et les climats se succèdent de manière fluide, tout comme chaque chanson du disque provoque une émotion différente. Sur fond de beats trip-hop, le groupe pose ses harmonies vocales et ses inventions mélodiques avec une aisance déconcertante. Ainsi vont les singles "Breezeblocks", saccadée et entêtante (cf. l’excellent final), le plus éthéré "Tessellate" et ses arpèges charmeurs, le lumineux "Something Good" qui alterne piano et guitare avec génie, ou encore le bipolaire "Fitzpleasure". Bref, les Alt-J mérite un Pomme S et il ne faut pas les rater à la Boule Noire lors du festival des InRocks.

Jake Bugg est un parfait anachronisme : ce gosse de 18 ans né à Nottingham rejoue à la perfection le folk primitif de Dylan et Donovan. Doté d’une voix déjà mature et nasillarde, le jeune Anglais alterne ballades au finger picking assuré ("Someone Told Me" ou "Country Song") et folk songs plus énergiques ("Lighting Bolt" ou "Trouble Town"). C’est en tout cas ce que les singles laissent filtrer de son premier album, prévu pour fin octobre. C’est donc dans la plus pure tradition early sixties que Jake Bugg s’inscrit pour l’instant, jusque dans sa coupe de cheveux Beatles période "Please Please Me". A l’arrivée, l’exercice peut paraître vain, mais il est exécuté avec un talent certain et une fraîcheur qu’il serait absurde de renier.

Nouvelle sensation indie, les trois sœurs Alana, Danielle et Este Haim (d’où le nom du groupe) pratiquent une musique très en vogue de nos jours. On ne compte plus les groupes, surtout féminins, qui s’inspirent de Kate Bush ou Sinead O’Connor pour mélanger sonorités folk rock eighties, voix féminines et production contemporaine. Ce genre, baptisé folktronica, a le vent en poupe depuis quelques années, pour le pire et pour le meilleur. Chez les sœurs Haim, la recette est sensiblement la même que chez Bat For Lashes par exemple, s’appuyant sur des rythmiques sombres et obsédantes, très marquées, sur lesquelles les voix peuvent s’épancher en harmonies plurielles. La production est impeccable et les chanteuses douées, de quoi retenir l’attention de Polydor Records, qui les a récemment signées. En jargon pseudo-journalistique, on appelle ça un « buzz », mais méfiance, car les buzz d’aujourd’hui donnent parfois les has-been de demain.

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