Les Arctic Monkeys, ou comment gérer sa carrière de main de maître. Après avoir connu un succès fulgurant grâce à Internet en 2006 et vendu 360 000 exemplaires de leur premier disque en une semaine (un record), le groupe avait toutes les chances d’emprunter la trajectoire d’étoile filante des « one-hit wonders », ces artistes qui cartonnent un jour pour devenir has-been toujours. Et puis non. Avec une maturité étonnante pour un jeune homme d’une vingtaine d’années, Alex Turner décide de progresser lentement mais sûrement, tout en durcissant le ton de sa musique. Surtout, il sait s’entourer des bonnes personnes : pour produire ‘Humbug’, le troisième album du groupe, le chanteur fait appel à Josh Homme, leader des légendaires Queens Of The Stone Age, valeur sûre de la sphère rock des années 2000. Grâce à lui, les Arctic Monkeys étoffent leur palette et continuent de squatter charts et festivals pendant les années qui suivent. Presque la routine, pour les quatre garçons de Sheffied.
Avec le récent ‘Suck It And See’, le groupe veut donc faire peau neuve. Il s’essaye à un songwriting dans la lignée du classicisme pop, au risque de décevoir des fans surpris par un tel contrepied. Si certaines chansons manquent en effet un peu de saveur comme le morceau-titre, d’autres en revanche démontrent l’immense talent d’Alex Turner pour trousser textes et mélodies, que ce soit "Brick By Brick" ou "Don’t Sit Down ‘Cause I’ve Moved Your Chair". Moins consensuel que ses prédécesseurs, ‘Suck It And See’ doit maintenant convaincre en live. Comment ces nouveaux morceaux vont-ils sonner sur scène ? Les fans français ont trois dates pour se faire une opinion, dont deux sont complètes. Reste le Casino de Paris le 31 janvier pour acheter sa place.