Electric Guest + The Vaccines + Poliça + Phantogram

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Time Out dit

Accros au tube cathodique, vous avez sûrement déjà entendu le synthé grisant des Electric Guest lors d’une des nombreuses coupures pub qui ponctuent le paysage audiovisuel français. Bande-son d’un shampoing qui « sent bon les fruits », "This Head I Hold" est aussi le titre phare d’un album attendu comme le messie. Car il aura fallu attendre près de deux ans pour que ‘Mondo’ (sorti en avril 2012) voie le jour. Sept titres tantôt enlevés ("Waves") tantôt planants ("Holes"), qui font la part belle au swing façon Raphaël Saadiq et à la bonne humeur version The Postal Service. Le groupe californien formé par Asa Taccone, Matthew Compton et les frères Dahlhoff brille davantage en studio qu'en live, où il se révèle assez fade. On espère que l'expérience leur donnera plus de consistance sur scène.

The Vaccines est ce qu’on appelle couramment un excellent groupe à singles. Cherchant leur personnalité sur 'Why Did You Expect From The Vaccines' (2011), premier disque sympathique mais un brin trop attendu pour un groupe anglais fan des années 60 et 80,  ils avaient surtout marqué les esprits grâce à une poignée de bons titres : "Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra)" ou "Wetsuit" par exemple. A côté de ça, le groupe montrait alors trop peu d’originalité pour qu’on les couronne en Strokes ou même en Franz Ferdinand de demain. Après avoir fait tout de même beaucoup parler d’eux sur la toile, les Vaccines n’en restaient pas là et coup sur coup deux EP gratuits, un live et un set acoustique de reprises, qui permettaient aux fans de patienter avant la sortie de 'Come Of Age' en septembre 2012. Ils ne seront pas déçus d’avoir attendu, car l’album prouve que Justin Young et sa bande ont franchi un sacré palier dans la composition de tubes pop. Une incroyable marge de progression pour des musiciens ensemble depuis deux ans à peine. Soyons clairs : les Vaccines restent toujours doués pour les singles ("No Hope", "Teenage Icon", "Ghost Town" et "I Wish I Was A Girl") mais peinent encore à trouver le rythme sur un album complet. Si chaque morceau est accrocheur, on s’en détache aussi facilement qu’on y est entré. Difficile d’être accro aux Vaccines, on les aime beaucoup sans les adorer, ce qui n’est finalement déjà pas si mal. Une chose est certaine, ils apprennent très, très vite.

Nouveauté de la scène électro qui fait le buzz dans la presse indie, Poliça est un groupe américain originaire de Minneapolis et fondé par Channy Leaneagh et Ryan Olson. On ne va pas se mentir, la formation pratique une musique très dans l’air du temps, où des nappes de synthé mettent en valeur la voix pleine d’écho d’une chanteuse. Il y a donc du Austra, du Bat For Lashes ou du Chromatics dans Poliça, qui ne parvient pas à faire vraiment son trou au milieu de ces autres groupes beaucoup plus intéressants. L’aspect facile et lisse du son et des mélodies, ainsi que la touche féminine, rendent les chansons plutôt agréables à écouter (notamment "Dark Star"), mais le groupe contentera surtout les fans de ce type de musique.

Pour terminer la soirée, Phantogram ne va pas nous dépayser, puisque ce duo s’inscrit dans la même lignée électro et indie que Poliça. C’est aussi une chanteuse, Sarah Bartel, qui mène la danse dans ce groupe affectionnant également les nappes de synthé oniriques. C’est mignon, girly, parfait pour la bande-son d’un film indépendant ou pour les oreilles sensibles qui n’aiment que les sons caressants. Dans son genre, c’est très bien fait mais superficiel et dispensable pour tous ceux qui préfèrent être un peu bousculés par la musique.

Infos

Site Web de l'événement
www.lacigale.fr
Adresse
Prix
30.7€
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