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La Liste de mes envies

  • Théâtre
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
  1. La liste de mes envies (©  William K)
    © William K
  2. La liste de mes envies (©  William K)
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  3. La liste de mes envies (©  William K)
    © William K
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Que feriez-vous si un jour, affalé dans votre sofa plastifié, vous appreniez que vous avez gagné au loto ? Que vous êtes l’heureux bénéficiaire de 18 millions d’euros ? L’interrogation se conjugue au conditionnel, mais n’en est pas pour autant impossible. En tout cas plus pour Jocelyne, mercière à Arras. Roman à succès de Grégoire Delacourt, ‘La Liste de mes envies’ raconte les doutes de « Jo » face à ce gros chèque de la Française des jeux. En parler ou pas ? L’encaisser ou non ? Une histoire aux allures de faits divers mais qui cache en son sein le portrait sensible d’une femme désabusée. Personnage délicat et complexe qu’Anne Bouvier a eu l’intelligence et le brio de faire interpréter non pas par une comédienne flegmatique mais par un chauve à barbe.

C’est donc Mikaël Chirinian, drapé dans un gilet vert, qui incarne l’héroïne angoissée. Une voix douce et cadencée qu’il prête à tous les rôles de l’intrigue, de l’époux aux copines du salon de coiffure. Que les amateurs du texte se rassurent : la bizarrerie ne dure que quelques secondes. Passées les premières scènes, la performance d’acteur alliée à une mise en scène simple et précise fait totalement oublier la pluri-interprétation. Tantôt ému, tantôt amusé, le public suit avec curiosité les aventures et circonvolutions de la mercière. Un écran plat, une Porsche Cayenne, l’intégrale James Bond. De la liste des besoins à celle des envies, pour finir avec les folies. Une garde-robe Chanel, des nouveaux seins… Des rêves qui finiront pris dans une toile d’araignée meurtrière.

En jouant la carte du minimalisme, Anne Bouvier réussit à conserver la pudeur de cette tragicomédie moderne. Et nous voilà tout à fait séduits par les fins détails scénographiques qui ponctuent le plateau (bouteille de vin, chaises et lampadaires enroulés de tricot), par les effets de lumière autant que les tubes vieillots venus émailler la fable. Imaginez donc la voix claire de Diane Tell habiller les regrets amers de Jocelyne… « Je suis femme et quand on est femme, on n’achète pas ces choses-là. » Une véritable réussite théâtrale tricotée avec soin et imagination, car sur scène tout ne tient aussi qu’à un fil.

Infos

Site Web de l'événement
www.theatredesbeliersparisiens.com/
Adresse
Prix
27.5€
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