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Les Optimistes

  • Théâtre
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Quelle place reste-t-il à l’optimisme lorsque les roquettes volent dans le ciel ? A l’heure où nous écrivons, le feu a repris son travail mortuaire à Gaza. Pourtant, en ce soir de novembre, dans le très chaleureux théâtre du Soleil, l’ambiance n’est pas à la désolation. La douce odeur du couscous flotte dans le vestibule, et chacun s’attable un verre de thé à la menthe au coin des lèvres. Une ambiance conviviale, préambule idyllique à une magnifique histoire de familles. Aussi belle que bouleversante, ancrée dans une mémoire collective rapiécée de toute part. C’est dans une maison, celle d’un grand-père inconnu, que le spectacle commence. Venu à Jaffa pour revendre la demeure de ses ancêtres, Samuel en découvre le passé composite. Derrière des montagnes de dossiers, entre des murs jusqu’alors étrangers, il se lance dans une démarche archéologique. Un récit qui remonte le temps jusqu’à 1948. Refugiés de guerre, exilés vers la Terre des nouvelles promesses, Beno et Malka se voient alors attribuer une maison vidée de ses habitants. Quitté par Malka, Beno va devoir affronter seul les fantômes d’un village quitté sous la force et dont il ignorait tout.

Habilement mis en scène par Ido Shaked et subliment interprété, ‘Les Optimistes’ superpose avec souplesse deux espaces-temps ; celui de Samuel plongé dans les affaires de son grand-père et celui de Beno détruit par les mensonges. Tous deux confrontés à une réalité impossible à admettre. Par un jeu de lumière et de scénographie, le spectateur saute d’une culpabilité à l’autre. Petit à petit, dans cet espace rempli d’objets d’autrefois, le conte se tisse et déploie : une bicyclette traverse la scène, on s’assoit à l’avant-scène pour boire le thé, on tape à la machine... Avec humour, poésie et intelligence, sans jamais céder aux sirènes du mélodrame, Ido Shaked évoque l’une des périodes les plus troubles de notre histoire. On s’attache aux personnages, on comprend leurs blessures, on soupire avec eux. A la manière d’un Wajdi Mouawad, mais sans le goût tragique. Un moment de théâtre comme on les aime.

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18€
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