Ca ne fait aucun doute, monter sur scène pour faire rire un parterre de Parisiens fatigués du métro n’est pas chose facile. D’autant plus quand ces Parisiens ont attendu une bonne dizaine de minutes dans le froid, avec le vent dans les cheveux et ceux-ci dans les yeux. Mais quand, une fois installé dans la petite salle du Point Virgule, le public voit Noémie apparaître sur scène, la vilaine brise est vite oubliée. La comédienne n’a effectivement pas son pareil pour détendre une atmosphère, se risquant avec bonhommie au bide, étalant son talent d’actrice sans complexe. Car Noémie joue la comédie, qu’on se le dise. Imitations de grains de café sur le point d’être ébouillantés, policière en mission tout droit sortie de ‘NCIS’, bouilloire en marche… Si l’ouverture peut paraître un brin potache, il n’en est rien du spectacle. Perchée sur des talons de 12 cm, moulée dans un jean et les ongles carmin, Noémie mêle à sa diatribe féministe des réflexions sur le couple, sur les vibromasseurs et sur les hommes intolérants à la fumée de cigarette. Une mise en scène dépouillée mais un jeu d’acteur riche de gimmicks et de sourires en coin qui prouvent les réelles accointances de Noémie avec l’art de la scène.
Un naturel comique sublimé dans une scène d’anthologie pendant laquelle la jeune femme met en scène son alter ego complètement beurrée en pleine conversation avec ses chats. On a guère vu plus ridicule et donc plus drôle. On découvre alors avec Noémie que le comique de répétition n’est pas toujours lourdingue (bien au contraire), qu’il n’est pas si pénible d’être célibataire et que l’on peut rire de petits détails qui font le quotidien : un cadeau qui nous déplaît, un mec qui ne nous sert plus à rien… Impertinent et frais, son spectacle est une joyeuse surprise en plein mois d’avril pluvieux. Au final, c’est un peu comme si Samantha de ‘Sex and the City’ était redevenue drôle, et ça fait du bien.