Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Nous avons les machines

  • Théâtre
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Publicité

Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Bonne nouvelle pour le spectacle vivant, les Chiens de Navarre n’en finissent plus de remplir les théâtres. En témoigne, en ce soir de première, le hall du Rond-Point, noir de monde, comme un samedi après-midi au Forum des Halles. Il faut dire que la compagnie menée par Jean-Christophe Meurisse attise la curiosité, autant chez les théâtreux assidus que du côté des spectateurs occasionnels. La raison de ce succès parabolique ? Assurément leur goût sans limite pour les dérapages narratifs. Là où la plupart des spectacles suivent une sorte de cohérence quasi liturgique, les Chiens de Navarre, eux, déconstruisent tout, n’ont peur de rien.

Et ‘Nous avons les machines’ au carrefour entre ‘World War Z’ et ‘Star Trek’ ne fait pas exception. Introduction à la guitare cul nul, réunion de travail à la mairie, conférence interplanétaire, scène de cannibalisme et mise à mort d’une chaise de bureau : les comédiens nous feront rire jusqu’à l’épuisement. Usant parfois des pires blagues de la planète, un coussin péteur ou la logorrhée d’un anus, par exemple. Le résultat est jubilatoire, presque surréaliste. A tel point que par moments, les ricanements du public recouvrent presque la voix des acteurs sur scène.

Ne croyez pas pour autant que ce n’est que parce que ces apôtres du trash exhibent chattes et quéquettes qu’ils sont drôles. Ensemble, ils font bien plus que bousculer la pudeur, qu’exploser systématiquement les normes de la bienséance. Ils réussissent parce qu’ils naviguent à vue. Constamment sur le fil, mais toujours du bon côté. Quelques grammes d’insolence de plus et ‘Nous avons les machines’ aurait été indigeste et vulgaire. Mais voilà, le trash des Chiens possède suffisamment d’intelligence de la scène pour éviter l’écueil du spectacle grossier et malhonnête. On n’ira pas jusqu’à les féliciter de leur finesse, mais on peut assurément les remercier d’avoir réussi à remettre la transgression là où elle a le plus de sens : dans la création. 

Infos

Site Web de l'événement
www.theatredurondpoint.fr
Adresse
Prix
30 €
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi