Performance-réflexion sur le théâtre et son engagement politique, ‘The Plot Is the Revolution’ est avant tout une rencontre. Judith Malina, cofondatrice avec Julian Beck du Living Theatre en 1947, dialogue avec Silvia Calderoni, de la compagnie italienne Motus. « Est-il encore possible d’imaginer le meilleur des mondes comme tant d’utopistes l’ont fait par le passé ? Existe-t-il des espaces de véritables révolutions dans notre Occident assoupi ? »
Ensemble, ces deux Antigone modernes reviennent sur le rôle majeur que la compagnie d’avant-garde a joué pour le théâtre militant aux Etats-Unis et ailleurs. Influencé par Artaud et son théâtre de la cruauté, le Living était farouchement anarchiste et antimilitariste. Allant même jusqu’à mener des actions contre la guerre au Vietnam (ce qu’ils appelaient des révolutions non violentes), et provoquer la réaction du public avec des performances chocs (‘Paradise Now’, ‘Antigone’…). On souffle que les spectateurs de l’époque s’en souviennent encore... D’autant que, partisans de l’échange plutôt que de la simple représentation, leurs performances nécessitaient la participation active du public.
Dans une période où indignés du monde entier s’unissent et manifestent un peu partout, la philosophie et l’expérience de Judith Malina sur le théâtre, la société et l’engagement citoyen est une véritable leçon d’histoire et d’humanisme.