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You Are My Destiny

  • Théâtre
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Le théâtre d’Angelica Liddell est une explosion. Un orage qui secoue ciel et terre. Sur scène, l’intransigeante metteur en scène ne laisse la place à aucune tiédeur, à aucune nonchalance. Thématiques polémiques, mises en scène dérangeantes et monologues provocants : les stigmates de la Catalane ne participent pas à l’indifférence générale. C’est d’ailleurs son impudence qui fait le sel de ses spectacles. Pour le Festival d’Automne, Angelica Liddell signe le texte, la scénographie, la mise en scène et les costumes de ‘You Are My Destiny (Lo Stupro di Lucrezia)’. 

Une nouvelle version du viol de Lucrèce par Sextus Tarquin. Un atroce crime relaté par Tite-Live dans ses ‘Histoires romaines’ et qui a inspiré un long poème à William Shakespeare : ‘Le Viol de Lucrèce’. Deux références que l’on retrouve sur le plateau bouillonnant de Liddell. Ici, il ne sera pas tant question de s’attarder sur le suicide et la souffrance de Lucrèce mais sur sa rébellion. « Chaque fois que cette tragédie est représentée au théâtre, c’est d’un point de vue politique, soit comme un symbole de la chute des tyrans, soit comme un symbole de l’abus souffert par les femmes aux mains des hommes. La figure de Lucrèce est utilisée pour parler du juste et de l’injuste, mais les convulsions de l’âme n’ont rien à voir avec la justice. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’ordre social mais le désordre des sentiments. Comprendre la relation entre le désir et la douleur. » 

Une mise en scène de la douleur qui passe par des images cruelles autant que par de la souffrance physique. On crie, on hurle, on beugle chez Angelica Liddell. On se flagelle avec des t-shirts mouillés, on s’étouffe avec de la bière, et on joue à la balle aussi parfois. Scénettes désarticulées à fort potentiel symbolique jouées pendant qu’un trio de chanteurs ukrainiens s’égosille sur des chants sacrés. Un désordre dramaturgique irritant dont on perd parfois (souvent ?) le fil, mais qui laisse son sillon dans l’histoire du spectacle vivant. Que l’on comprenne ou pas le langage d’Angelica Liddell, ses spectacles restent des objets dramatiques hors du commun, de ceux qu’il faut avoir vus au moins une fois dans sa vie de spectateur. 

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38 €
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